">

Boudé par les politiques, le dalaï-lama fait son show en France

15 - Septembre - 2016

Boudé par les politiques, le dalaï-lama fait son show en France

Snobé par un gouvernement français soucieux de ne pas s’aliéner la Chine, le dalaï-lama n’en attire pas moins l’attention. Dès son arrivée à Paris, lundi 12 septembre, il y eut la photo avec Emmanuel Macron, en quête de lumière médiatique et prompt à proclamer aussitôt sur son compte Twitter : « J’ai vu le visage de la bienveillance. »

Le chef spirituel tibétain devait également apparaître dans un entretien diffusé mercredi 14 septembre par Yann Barthès dans sa nouvelle émission très en vue, « Quotidien ». La veille, il s’est exprimé devant une flopée de journalistes réunis au Park Hyatt, à deux pas de la place Vendôme, à Paris. Les mêmes questions reviennent à chacune de ses interventions, de l’actualité internationale à son propre statut : sa réincarnation, la Chine, les migrants, l’Etat islamique…

Un journaliste de RFI lui explique que, selon un sondage, 86 % des Français auraient souhaité qu’il soit reçu par François Hollande. S’émeut-il que ce ne soit pas le cas ? « Mes visites, où que ce soit, ne sont pas politiques, répond le dalaï-lama. Comme je n’ai rien à demander, pas de problème. »

A 81 ans, le Prix Nobel de la paix poursuit son show. Par sa personnalité, il a su attirer de la sympathie aux quatre coins du monde pour la cause tibétaine. Il est capable du discours le plus profond sur la non-violence comme de la petite phrase humoristique sur le sujet du moment, et fascine dans les deux cas

Tantôt sérieux, tantôt sarcastique

Son auditoire boit ses paroles, comme s’il avait lui des réponses à tous les maux. Après les attentats : « Que diriez-vous à tous ces gens qui ont cette rancœur en eux ? », l’interrogeait la RTBF lors de son étape en Belgique au cours du week-end. « J’aurais aimé savoir en quoi la méditation peut-elle aider les Occidentaux à cheminer vers le bonheur », l’interpelle un autre journaliste mardi. « Juste fermer les yeux et cesser de penser n’est qu’un tranquillisant, pour éviter les problèmes. Mais les problèmes seront toujours là après votre méditation », répond Tenzin Gyatso – son nom religieux –, tantôt sérieux, tantôt sarcastique, et qui n’hésite pas à s’esclaffer lorsqu’il a trouvé un bon mot.

Devant la presse mardi, il place une petite serviette blanche sur sa tête, pour se rafraîchir mais aussi peut-être pour attirer l’attention. Rebelote le lendemain matin au Collège des Bernardins, où était organisé un dialogue avec les plus hauts responsables religieux français. Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, sort alors de sa sacoche une kippa, que le Nobel met à son tour sur son crâne.

En coulisses, l’entourage du dalaï-lama suspecte d’intenses pressions de la Chine pour décourager les diverses institutions de le recevoir. De son côté, le magazine L’Obs accuse Sciences Po d’avoir renoncé à une grande conférence organisée autour de sa personne pour lui préférer un forum d’une trentaine de responsables religieux. Puis d’avoir tout bonnement annulé cet échange en juillet alors qu’il était déjà annoncé.

Du côté de Sciences Po, on explique ne pas avoir subi la moindre pression de la Chine en ce sens et précise que le forum faisait simplement doublon avec le dialogue interreligieux organisé au Collège des Bernardins.

Autres actualités

08 - Mai - 2020

La France retire sa décoration à un tortionnaire argentin

Le tortionnaire argentin Ricardo Cavallo ne pourra plus se prévaloir de l’Ordre national du mérite français. Le gouvernement a finalement décidé de...

08 - Mai - 2020

Coronavirus : à Abidjan, la banqueroute des patrons de l’informel

A la recherche d’un amortisseur, Moussa Sidibé se contorsionne pour s’enfoncer dans sa boutique, une caverne d’Ali Baba pour véhicules japonais. S’y...

07 - Mai - 2020

Face à la pandémie, le Royaume-Uni a choisi un modèle économique européen

Le pays d’Adam Smith et de Margaret Thatcher semble avoir oublié la main invisible. Face à la pandémie, le Royaume-Uni a effectué un virage économique,...

07 - Mai - 2020

En Afrique du Sud, l’ancien président Zuma affirme que l’un de ses fils a été empoisonné

L’ancien président sud-africain Jacob Zuma a affirmé que son fils décédé en 2018 avait été empoisonné par des individus qui...

06 - Mai - 2020

Podcast. La Chine va-t-elle dominer le monde d’après ?

Depuis le début de la crise de coronavirus, la Chine occupe une place bien particulière. Après le départ de l’épidémie à Wuhan dans la...