Brésil : l’ex-gouverneur de l’Etat de Rio condamné à 14 ans de prison
Brésil : l’ex-gouverneur de l’Etat de Rio condamné à 14 ans de prison
Sergio Cabral a été condamné pour corruption passive et blanchiment d’argent par le juge Sergio Moro, chargé de l’opération « Lava Jato ».
Rarement un politicien aura, mieux que Sergio Cabral, incarné la grandeur et la décadence d’un pays. Hier habitué des cocktails mondains, des voyages en hélicoptère et des dîners huppés à une époque où le Brésil, riche de son pétrole, brillait sur la scène internationale, l’ancien gouverneur de l’Etat de Rio de Janeiro a été condamné, mardi 13 juin, à 14 ans et deux mois de prison pour corruption passive et blanchiment d’argent.
L’homme, placé en détention préventive en novembre 2016, a dû immédiatement rejoindre sa cellule de 16 m2 sur ordre du juge. La sentence, sévère, prononcée par Sergio Moro, en charge de « Lava Jato » (« lavage express »), interminable opération judiciaire qui a mis au jour un réseau de corruption qui éclabousse aujourd’hui l’ensemble de la classe politique brésilienne, se justifie à la fois par l’ampleur des malversations et par la situation de Rio, au bord de la faillite.
Le magistrat estime que ce serait un « affront » de laisser en liberté un homme qui s’est enrichi de plusieurs millions de façon malhonnête, alors que la population est soumise à une cure de rigueur l’obligeant à se sacrifier. « Version criminelle de gouvernants riches et de gouvernés pauvres », résume le juge dans son acte de 134 pages.
Sergio Cabral, 54 ans, est accusé d’avoir reçu 2,7 millions de reais (729 000 euros) de pots-de-vin au moment de la réalisation du complexe pétrochimique de Rio – Comperj –, chantier du groupe public pétrolier Petrobras. Une première accusation parmi une dizaine de chefs d’inculpation dont le jugement attendu pourrait alourdir sa peine dans les prochains mois.
Parrainages opportuns
Membre du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre) à l’instar de l’actuel chef de l’Etat, Michel Temer, Sergio Cabral est entré en politique dans les années 1980 avec une formation de journaliste. D’appuis familiaux en parrainages opportuns, il se hisse progressivement.