">

Brexit : « C’est le seul traité de divorce possible », prévient Michel Barnier

23 - Janvier - 2019

Michel Barnier, le négociateur en chef du Brexit pour l’Union européenne (UE), a reçu Le Monde et deux autres journaux européens (le polonais Rzeczpospolita et le luxembourgeois Luxemburger Wort), mardi 22 janvier, dans son bureau du cinquième étage du Berlaymont, le siège de la Commission à Bruxelles.
« Calme » et « lucide », à soixante-six jours de la sortie du Royaume-Uni de l’UE, l’ancien ministre français des affaires étrangères explique pourquoi l’accord qu’il a négocié pendant dix-sept mois avec Londres au nom des Vingt-Sept reste « le seul traité de divorce possible ». Même si ce pavé et la déclaration sur la « relation future » qui l’accompagne ont été massivement rejetés par les députés britanniques le 15 janvier.
Croyez-vous, au vu du chaos politique au Royaume-Uni, que des éléments de l’accord de novembre 2018 entre Londres et Bruxelles sont encore valides ?
Les Britanniques sont à un moment de vérité. Quand on écoute leur débat parlementaire, on constate qu’il y a deux majorités qui existent. Une qui s’est clairement exprimée le 15 janvier contre l’accord agréé entre les Vingt-Sept et le gouvernement de Theresa May [la première ministre britannique]. Et je pense qu’il y a aussi une majorité contre le « no deal ». Mme May et les dirigeants politiques britanniques doivent maintenant construire une majorité positive et faire aboutir le débat que souhaite le Parlement britannique.
Ils ont besoin de temps et nous devons respecter ce temps démocratique. Mais je pense qu’un accord ordonné sera globalement conforme au traité qui est là [il désigne sur son bureau un gros pavé, le traité signé fin 2018]. Ce n’est pas juste un discours, mais 600 pages d’éléments de sécurité juridique. C’est le seul traité de divorce possible.
L’accord de fin 2018 a quand même été repoussé à une très large majorité à Westminster (432 voix contre, 202 pour) !
Le traité peut encore être soutenu si on le met en perspective. C’est là qu’intervient la « relation future » avec Londres. Si le gouvernement britannique veut relever la ligne d’horizon de cette relation, être plus ambitieux [pour l’heure, Mme May maintient qu’elle veut une sortie du marché unique et de l’union douanière], alors on pourra trouver un accord sur le paquet global [traité et déclaration sur la relation future], et relativiser la question du « backstop » [l’assurance contre le retour d’une frontière entre les deux Irlandes].

Autres actualités

23 - Mars - 2018

John Bolton, un « faucon » pour Donald Trump en politique étrangère

Le président des Etats-Unis a annoncé sur Twitter le limogeage de son conseiller à la sécurité nationale, H. R. McMaster, et son remplacement par ce partisan...

23 - Mars - 2018

Le général serbe Ratko Mladic fait appel de sa condamnation à la prison à perpétuité

Après cinq ans de procès, le « Boucher des Balkans » a été condamné en novembre par le TPIY à une peine d’emprisonnement à vie...

22 - Mars - 2018

Le « dégagisme » populiste s’étend en Europe

Election après élection, les partis traditionnels reculent, laissant le centriste Macron de plus en plus isolé. Une photo de Matteo Salvini, le dirigeant de la Ligue,...

22 - Mars - 2018

L’adolescente palestinienne Ahed Tamimi plaide coupable devant la justice militaire israélienne

L’adolescente, devenue un symbole de la lutte contre l’occupation pour une vidéo la montrant giflant un soldat en Cisjordanie, a été condamnée à...

21 - Mars - 2018

Comment le président Petro Porochenko a déçu les espoirs de la révolution ukrainienne

L’enlisement de la lutte anticorruption irrite les alliés occidentaux du président Porochenko, et ses électeurs. Célébration des 4 ans de la...