">

Brexit : la montée de la violence verbale inquiète les responsables politiques

30 - Septembre - 2019

« Je n’ai pas peur des futures élections, j’ai peur d’être blessée ou même tuée. » Jess Phillips, députée, a posté ce Tweet le 25 septembre, juste après un débat très brutal à la Chambre des communes, le premier entre l’opposition et le chef du gouvernement britannique, Boris Johnson, après que ce dernier a été humilié par un arrêt de la Cour suprême ayant jugé illégale sa suspension du Parlement.

L’élue travailliste de 37 ans fait partie de ces femmes politiques britanniques particulièrement attaquées sur les réseaux sociaux. Comme Yvette Cooper, Paula Sherriff (Labour) ou Anna Soubry (ex-tory devenue indépendante), elle reçoit quantité de messages haineux, dont des menaces de mort. Mais depuis ces échanges acrimonieux avec le premier ministre à Westminster, son angoisse et celle de ses collègues ont encore augmenté.

« Allez crever dans le fossé, c’est ce qui arrive à ceux qui ne font pas le Brexit » : c’est le type de courriel que Jess Phillips a reçu ces derniers jours, utilisant la même expression que celle utilisée par Boris Johnson, au début du mois. Le 26 septembre, un homme a été arrêté par la police après lui avoir hurlé « fascistes » et avoir essayé de briser les vitres de sa permanence, à Birmingham.
Lire aussi Brexit : le droit ou le chaos

Tout aussi perturbante, cette longue suite de Tweet postée le même jour par Ellie Cooper, fille d’Yvette Cooper et d’Ed Balls, deux poids lourds de la gauche britannique : « J’ai peur quand je vois les e-mails que [reçoit ma mère], l’accusant d’être une menteuse et une traîtresse. J’ai eu peur quand notre maison a été équipée avec des alarmes, des verrous spéciaux et des dispositifs pour vérifier les courriers. J’ai peur parce que le 16 juin 2016 [jour de la mort de Jo Cox, députée travailliste assassinée par un néonazi, une semaine avant le référendum sur le Brexit], deux enfants ont dit au revoir à leur maman avant qu’elle ne parte pour sa permanence et ils ne l’ont jamais revue. J’ai peur tous les jours que la même chose arrive à ma mère. »
Un débat « toxique »

Depuis le référendum sur le Brexit, la politique britannique a largement perdu sa réputation de stabilité et ses manières policées. Et ces derniers jours, elle a franchi un palier dans la violence verbale, la rhétorique agressive de Boris Johnson faisant polémique. Du moins, dans le camp des « Remainers », partisans de l’Europe, et des plus modérés des élus conservateurs.

Autres actualités

14 - Juin - 2018

Au Yémen, les rebelles houthistes « comprendront que leur aventure est finie après la libération d’Hodeïda »

Le ministre des relations extérieures des Emirats arabes unis, Anouar Gargash, explique au « Monde « les raisons de l’intervention de sa coalition dans le port...

14 - Juin - 2018

Coupe du monde 2018 : Poutine veut gagner le match de l’image

Le président russe mise sur le prestige de la compétition, qui débute jeudi, pour affermir son pouvoir et montrer un meilleur visage à l’étranger. Un...

13 - Juin - 2018

Nucléaire : la diplomatie à géométrie variable de Donald Trump

La faiblesse des exigences du président américain sur la Corée du Nord contraste avec son rejet de l’accord, âprement négocié, sur le...

13 - Juin - 2018

Brexit : les députés pro-européens font céder Theresa May

Le rapport de force construit avec succès par ces élus, pourtant conservateurs, a conduit la première ministre à abandonner le Brexit dur. Theresa May a...

12 - Juin - 2018

Sommet de Singapour : le texte signé par Donald Trump et Kim Jong-un

Donald Trump et Kim Jong-un ont affiché leur entente pour « tourner la page du passé » mardi 12 juin, lors d’un sommet inédit à Singapour. A...