Brexit : « Le “fuck business” de Boris Johnson risque de se retourner en “fuck Britain” »

06 - Juillet - 2018

Le vibrionnant ministre britannique s’attire les foudres des milieux d’affaires, qui avertissent qu’un « hard Brexit » sans transition ni aménagement se traduira par des délocalisations, explique Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde »

 

Pertes & Profits. Depuis sa création, en 1834, le Parti conservateur britannique représente les intérêts de l’aristocratie foncière, de la bourgeoisie et des milieux d’affaires. Pourtant, il se passe des choses étranges depuis deux ans dans la vénérable maison de Winston Churchill et de Margaret Thatcher. Comme une scène de ménage si violente que l’on se demande si elle va déboucher sur une réconciliation ou sur un divorce.
Le scandale est arrivé, comme souvent, par sa figure la plus pittoresque. Interrogé dans le cadre d’une réception privée sur l’hostilité des entreprises britanniques au Brexit, l’ancien maire de Londres et actuel ministre des affaires étrangères, Boris Johnson, a lâché « fuck business ». De quoi choquer pour plusieurs générations le milieu policé du grand capital anglais.

Il faut dire que, depuis quelques semaines, les patrons britanniques perdent leur flegme. Pour eux, le pays va dans le mur s’il continue à mettre autant de mauvaise volonté à négocier les conditions de son départ de l’Union européenne. Ce vendredi 6 juillet, la première ministre, Theresa May, réunit le gouvernement dans sa résidence de campagne officielle de Chequers, au nord-ouest de Londres, pour arrêter une stratégie de sortie. Si celle-ci n’est pas acceptée avant la fin de l’année par l’UE, le Royaume-Uni quittera l’Europe d’un seul coup en mars 2019, sans transition ni aménagement. Un véritable cauchemar pour les entreprises les plus exportatrices.
Coup de grâce
Le premier avertissement est venu d’Airbus, qui a pointé la menace qui pèserait sur ses usines outre-Manche, si les frontières avec le continent étaient rétablies. Puis ce sont les propriétaires des plus grands sites industriels du pays qui sont montés au front.
A commencer par ceux de l’automobile, cœur de la renaissance industrielle britannique de ces dernières années, et qui emploie 700 000 personnes dans le pays. Coup sur coup, BMW, Honda et...

Autres actualités

21 - Mai - 2019

Irlande : après le Brexit, « nous allons être le seul pays anglophone d’Europe »

Helen Mc Entee, 32 ans, est membre du Fine Gael, parti de centre droit irlandais. Elle a été nommée en juin 2017 ministre des affaires européennes dans le gouvernement...

21 - Mai - 2019

La République démocratique du Congo a enfin un premier ministre

Quatre mois après son arrivée au pouvoir, le président Félix Tshisekedi a nommé, lundi 20 mai, son premier ministre à la suite d’âpres...

20 - Mai - 2019

Le Rassemblement national tente de balayer les soupçons d’ingérence russe

Une affaire autrichienne à régler en Autriche, et qui n’a surtout rien à voir avec la France. Ni avec le Rassemblement national. Encore moins avec Marine Le Pen. Samedi...

20 - Mai - 2019

Investiture de Volodymyr Zelensky en Ukraine : « Il est sincère dans sa volonté de faire bouger les choses »

Le nouveau chef de l’Etat ukrainien, l’acteur et humoriste Volodymyr Zelensky, doit être investi dans ses fonctions présidentielles le 20 mai après avoir largement...

18 - Mai - 2019

Législatives en Australie : victoire inattendue des conservateurs au pouvoir

Le chef de l’opposition travailliste, Bill Shorten, donné favori aux élections législatives en Australie, a reconnu, samedi 18 mai, sa défaite et annoncé...