Brexit : le plus dur reste à négocier entre Londres et les capitales européennes
Chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE doivent entériner, vendredi, l’accord sur les modalités du divorce finalisé au forceps le 8 décembre. Mais la seconde phase des négociations s’annonce rude.
Theresa May avait remporté une victoire personnelle vendredi 8 décembre, réussissant après six mois d’âpres négociations à signer un « accord conjoint » avec Bruxelles sur les termes du divorce : le sort des expatriés, celui de l’Irlande et le solde de tout compte du Royaume-Uni au budget de l’Union européenne (UE). Mais elle a essuyé une première déconvenue d’importance, mercredi 13 décembre, forcée par une poignée de tories associés à l’opposition, d’accorder à Westminster le droit de se prononcer, dans les mois qui viennent, sur l’accord de divorce définitif.
Soulagés d’avoir réussi à surmonter cette première étape cruciale des négociations, les 27 dirigeants de l’Union devraient valider l’« accord conjoint » sans en changer une ligne lors d’un Conseil européen, vendredi 15 décembre. Mais Londres devrait, là encore, rapidement déchanter.
Car si les Européens ont réussi à imposer à peu près toutes leurs conditions lors de cette première phase des discussions, ils devraient, selon toute vraisemblance, rester les maîtres du jeu pour la deuxième phase, celle concernant la « relation future » entre l’UE à 27 et le Royaume-Uni. L’accord de transition réclamé à cor et à cri par Downing Street depuis plusieurs mois, pour éviter un « saut de la falaise » destructeur pour l’économie britannique au 30 mars 2019, au jour du Brexit ? Les Européens vont en valider le principe vendredi, mais cette transition « d’environ deux ans », comme demandé par Mme May, ne sera pas négociée avant « fin janvier 2018 », a expliqué Michel Barnier, le chef négociateur de l’Union.
Côté procédurier
Quant au terme « négociation » s’agissant de cette transition, il semble d’ores et déjà très exagéré : les Européens ont déjà posé leurs conditions noir sur blanc avec très peu de marges de manœuvre pour Londres. Les conclusions du Conseil qu’ils devraient adopter vendredi précisent que durant la transition, le Royaume-Uni devra conserver...