Brexit : Londres et Bruxelles veulent « faire encore un effort » pour éviter le « no deal »

14 - Décembre - 2020

Après au moins cinq ou six dates butoir ratées ces derniers mois, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le premier ministre britannique, Boris Johnson, ont décidé dimanche 13 décembre, jour d’une énième « deadline » entre Européens et Britanniques, de prolonger une fois de plus les discussions, en vue d’aboutir à un accord sur la relation future entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE).

« En dépit de l’épuisement, après près d’un an de négociations, malgré le fait que les dates butoir ont été dépassées les unes après les autres, nous pensons qu’il est responsable, à ce stade, de faire encore un effort », ont assuré les deux dirigeants dans une déclaration commune. « Nous avons donc donné mandat à nos négociateurs pour (…) voir si un accord peut encore être conclu, même à ce stade tardif. » Michel Barnier, côté européen, et David Frost, côté britannique, ont donc repris leurs discussions.

Cette fois, aucune nouvelle échéance n’a été fixée. Des deux côtés de la Manche, on sait que la seule qui compte désormais, c’est celle du 31 décembre, à minuit, heure de Bruxelles. Au 1er janvier 2021, le Royaume-Uni sera définitivement sorti du marché unique et de l’union douanière européenne, les contrôles douaniers seront rétablis avec l’UE et la liberté de circulation des Britanniques réduite sur le continent. Et, en l’absence du traité commercial « zéro tarif, zéro quota » que Bruxelles et Londres peinent tant à finaliser, des taxes s’appliqueront aux échanges de biens entre les deux blocs, selon les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
« C’est millimétrique »

Y a-t-il des raisons d’espérer ? « Le scénario central reste le “no deal” », estimait encore une source européenne samedi. Pour autant, « les Britanniques ont un tout petit peu bougé ces dernières heures, mais c’est millimétrique », fait savoir un diplomate, dimanche. « Si Ursula est optimiste, alors c’est magnifique, mais je constate qu’il y a encore de très très très sérieuses différences qui nous séparent. Le mieux pour tout le monde est de se préparer à commercer selon les règles de l’OMC (…) Nous n’accepterons pas de compromis sur ce qui touche à la nature même du Brexit : notre capacité à reprendre le contrôle de nos lois et de notre pêche », a prévenu un Boris Johnson plutôt décontracté, lors d’une interview diffusée dimanche sur la chaîne de TV Sky News.

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