">

Brexit : Theresa May doit défendre le texte de l’accord avec l’UE à Londres

14 - Novembre - 2018

L’essentiel a été fait à Bruxelles. Tout reste à accomplir à Londres. Usant de l’effet de surprise, Downing Street a annoncé, mardi 13 novembre en milieu d’après-midi, la convocation d’une réunion extraordinaire du gouvernement le lendemain à 14 heures, « pour examiner le projet d’accord auquel les négociateurs sont parvenus à Bruxelles [sur le Brexit] et pour décider des étapes suivantes ». Quelques heures auparavant, une réunion analogue n’avait débouché sur aucune annonce, donnant l’impression d’un échec.
Après vingt mois de négociations, le Royaume-Uni et les vingt-sept autres Etats de l’Union européenne (UE) se sont donc mis d’accord sur un « accord de retrait » consacrant le divorce qui doit survenir le 29 mars 2019, après quarante-six ans d’adhésion à la Communauté économique européenne, devenue UE. Bruxelles n’a pas fait d’annonce officielle mais plusieurs sources y ont confirmé cet accord « technique ».
Le texte consacre une version du Brexit qui maintient Londres dans le giron de l’Union pendant des années et reporte à plus tard la question cruciale des relations économiques à long terme. Un Conseil européen spécial pourrait l’approuver le 25 novembre. Encore reste-t-il à le faire accepter politiquement, d’abord par le gouvernement conservateur de Theresa May, très divisé sur l’Europe, puis par les députés de la Chambre des communes. Pas question donc pour l’instant de coups de clairon de Bruxelles, pour ne pas renforcer l’impression que Londres se fait forcer la main.

« Le deal ou le chaos »
D’autant que la suite n’est pas écrite. La première épreuve, l’agrément du gouvernement, est prévue mercredi 14 novembre. Pour la préparer, les ministres ont été convoqués individuellement dès mardi soir au 10 Downing Street pour consulter le projet d’accord conclu, un document de quelque 400 pages. Pour chacun d’eux, un entretien en face-à-face avec Theresa May était aussi au programme.
La première ministre, qui joue sa survie au gouvernement, devait les mettre devant un choix simple : ou bien cet accord négocié de haute lutte, ou bien, l’échec de la négociation, aux conséquences économiques catastrophiques pour le pays – « le deal ou le chaos ». L’annonce tardive de l’accord avait probablement pour but de laisser peu de temps de réaction aux membres du gouvernement tentés par la démission.
Cinq jours plus tôt, Jo Johnson, secrétaire d’Etat aux transports, proeuropéen, a claqué la porte du gouvernement en dénonçant un accord « qui place le pays dans une situation plus mauvaise [que l’appartenance à l’UE] et le prive de tout contrôle ». Son geste a mis en lumière la menace d’une coalition d’oppositions contradictoires contre Mme May parmi ses ministres : d’un côté les proeuropéens comme Jo Johnson qui considèrent que l’accord maintient Londres dans l’orbite de l’UE mais sans voix au chapitre ; de l’autre les brexiters qui dénoncent le maintien de liens forts avec l’Union alors qu’ils veulent larguer totalement les amarres.

Autres actualités

10 - Novembre - 2018

Affaire Khashoggi : Erdogan affirme avoir partagé des enregistrements avec Riyad, Washington et les Européens

L’existence d’enregistrements audio du meurtre du journaliste saoudien critique du pouvoir Jamal Khashoggi, le 2 octobre dans l’enceinte du consulat d’Arabie saoudite...

10 - Novembre - 2018

Merkel et Macron à Rethondes pour une cérémonie très symbolique

Cent ans après la fin de la première guerre mondiale, Emmanuel Macron et Angela Merkel se sont retrouvés samedi 10 novembre à la clairière de l’armistice...

09 - Novembre - 2018

Malte : soupçons de corruption confirmés sur des membres de l’entourage du premier ministre

La société avait été brièvement mentionnée sur son blog par Daphne Caruana Galizia. La journaliste maltaise assassinée dans l’explosion de...

09 - Novembre - 2018

Au Mali, trois importants chefs djihadistes appellent à « poursuivre le djihad » dans une vidéo

Trois importants chefs djihadistes au Mali, l’ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghali, l’Algérien Djamel Okacha et le prédicateur radical peul Amadou Koufa...

08 - Novembre - 2018

Etats-Unis : le ministre de la justice, Jeff Sessions, démissionne sous la pression de Trump

Le calvaire de Jeff Sessions a pris fin dès le lendemain des élections de mi-mandat. Mercredi 7 novembre, en début d’après-midi, l’attorney general des...