Bruxelles s’inquiète des risques de manipulation des élections
Avant les européennes, la Commission veut aider les Etats membres à éviter la désinformation et à renforcer la cybersécurité.
La Commission européenne s’inquiète des menaces de manipulation qui planent sur les processus électoraux dans divers pays membres de l’Union, singulièrement pour le scrutin européen du 26 mai 2019. Elle présentera donc le 12 septembre, à Strasbourg, une série de documents assortis de recommandations pour tenter d’éviter la désinformation, les cyberattaques ou des intrusions étrangères susceptibles de perturber le bon déroulement des consultations électorales.
Dans ces divers documents, consultés par Le Monde, la Commission souligne la nécessité d’un renforcement de la « résilience démocratique » dans les différents Etats en vue de protéger leurs valeurs et leurs institutions. Elle dit vouloir tirer les leçons de scandales comme celui de Cambridge Analytica, qui, indique-t-elle, « avait mis en lumière le risque que font courir à la démocratie et au pluralisme certaines activités en ligne ». Le cabinet londonien, spécialisé dans les études de consommation et d’opinion, avait collecté des dizaines de millions de profils Facebook sans le consentement des utilisateurs du réseau social, afin notamment d’influer sur diverses élections et de propager sur le Web des théories complotistes.
La Commission ne peut avoir qu’un rôle de conseil dans le domaine. C’est à chaque pays membre qu’il appartient d’organiser souverainement des « élections libres, honnêtes et sûres ». La commissaire tchèque à la justice, Vera Jourova, leur adressera des recommandations et leur proposera une aide éventuelle à la préparation et la surveillance des votes.
Les services de Mme Jourova auraient fait quelques constats accablants : des législations souvent désuètes face au développement des réseaux sociaux, une absence de concertation entre les différentes autorités nationales chargées de l’organisation des élections, un manque total d’échange entre des pays qui auraient déjà eu affaire à des cyberattaques.