">

Budget italien : quand Rome et Bruxelles jouent au poker menteur

15 - Décembre - 2018

Le premier ministre italien, Giuseppe Conte, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à Bruxelles, le 12 décembre.

Ils sont désormais bien loin, les mouvements de menton, les défis à l’Europe entière et les professions de foi souverainistes. Au soir du 27 septembre, à Rome, les ministres « 5 étoiles » avaient fêté, depuis le balcon de la présidence du Conseil, le Palazzo Chigi, l’avènement du « budget du peuple », avec un déficit porté à 2,4 % du produit intérieur brut (PIB), dans une provocation envers Bruxelles et les marchés financiers.

Bien sûr, ce premier jet de budget entérinait déjà l’abandon des trois quarts des mesures promises dans le « contrat pour un gouvernement de changement », conclu entre la Ligue (extrême droite) et le Mouvement 5 étoiles (M5S, anti-système) à la fin du printemps. Mais ce qui restait des engagements des deux formations avait amplement suffi pour alarmer l’Europe entière.

Mercredi 12 décembre, lors d’une rencontre à Bruxelles avec le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a fait une ouverture majeure en proposant que le déficit italien soit réduit de 2,4 % à 2,04 % du PIB – on appréciera le deuxième chiffre après la virgule, très inhabituel dans ce genre d’exercice. Le tout en assurant que cette concession n’avait rien d’une reculade, étant entendu que le gouvernement italien procéderait à plus de 6 milliards d’euros d’économies sans renoncer à aucune des mesures annoncées jusque-là.
Flou artistique

De son côté, la Commission a salué les « progrès » réalisés, et doit évaluer l’ensemble de la manœuvre budgétaire d’ici au 19 décembre, date où sera prise une décision sur l’ouverture d’une procédure d’infraction.

« Nous respecterons nos engagements, avec une attention particulière aux réformes ayant le plus important impact social, le revenu de citoyenneté et “la quota 100” [un assouplissement de la réforme des retraites votée en 2011] », avait assuré Giuseppe à l’issue de la rencontre de Bruxelles. Une affirmation rendue possible par le flou artistique entourant lesdites mesures, dont les modalités ne sont pas encore connues. En effet, on ne sait toujours pas comment s’appliqueront ces deux réformes emblématiques, si bien que les observateurs en sont réduits à observer les multiples indiscrétions et ballons d’essai qui fuitent chaque jour dans la presse italienne.

Les mesures emblématiques du programme de la coalition gouvernementale italienne risquent de n’exister qu’à l’état de slogans.

Autres actualités

14 - Mars - 2017

Le Brexit ne fait que commencer

Le Parlement britannique a donné son feu vert à Theresa May pour engager le divorce avec l’Union européenne. La perspective d’un deuxième...

10 - Mars - 2017

L’ONU accuse la Turquie de « graves violations » dans la région kurde

Dans un rapport, les Nations unies détaillent leurs « allégations de destruction massive, de meurtres et de nombreuses autres violations graves des droits de l’homme...

10 - Mars - 2017

La présidente Park Geun-hye destituée, la Corée du Sud se prépare à une nouvelle élection

La Cour constitutionnelle du pays a entériné, vendredi, la décision prise en décembre par le Parlement de limoger la présidente, impliquée dans un...

09 - Mars - 2017

Tensions germano-turques : Merkel appelle à ne pas laisser Ankara « s’éloigner plus encore »

La Turquie a été ulcérée par les critiques allemandes sur les purges visant l’opposition et la presse depuis le putsch raté de juillet. Après...

09 - Mars - 2017

Irak : double attentat-suicide à proximité de Tikrit

L’organisation Etat islamique (EI) a perdu du terrain mais demeure menaçante, en menant régulièrement des attaques. Au moins 26 personnes ont été...