Cameroun : à Eseka, la difficile extraction des corps des victimes de l’accident de train

24 - Octobre - 2016

Cameroun : à Eseka, la difficile extraction des corps des victimes de l’accident de train

« Oh mon Dieu ! Ils viennent de retirer un autre corps. Regarde. Tu vois ? ». L’index pointé sur une pèle excavatrice au lointain, Madeleine, drapée dans une robe pagne aux motifs africains, le visage concentré, suit les opérations de fouilles mises sur pied par le gouvernement camerounais pour retrouver les corps des victimes du déraillement du train survenu vendredi 21 octobre à Eseka, localité située à une centaine de kilomètres de Yaoundé, capitale du Cameroun.

Agglutinés au bord de la route défoncée du quartier Météo, à 400 mètres de la gare ferroviaire, des hommes, femmes et enfants, ont les regards tournés vers le ravin où quatre wagons du train 152 de la Cameroon Railways (Camrail) ont fini leur course folle. Les travaux de fouille sont menés par les éléments du génie militaire, en collaboration avec le corps national des sapeurs pompiers et d’autres forces de 3e, 2e et 1ère catégorie, qui assurent le volet sécurité.
Interdiction de filmer et d’approcher

« Depuis le début du drame, les forces de défense sont mobilisées. Lorsque nous sommes arrivés, le plus important était d’extraire les corps qui étaient dans les ravins. Lorsqu’il y a un événement comme celui-là, il y a beaucoup de wagons qui s’entremêlent et la difficulté que nous rencontrons est de les extraire sans les endommager. C’est ce qui fait que nous le faisons minutieusement », explique, mine fatiguée, le colonel Jackson Kamgain, directeur du génie militaire.

D’après le bilan communiqué par le gouvernement, le nombre de victimes serait d’au moins 70 morts et plus de 500 blessés. Ce dimanche, douze corps ont déjà été extraits de la boue où s’étaient logées les voitures. « Hier, nous avons sorti sept corps », rappelle le colonel.

Non loin de lui, des militaires, masques blancs et des hommes en blouse blanche vont et viennent. Impossible de suivre leur évolution. « Il est interdit de filmer et d’approcher de ce site », tonnent des militaires, armes à la main.

La population, visiblement en colère, n’apprécie pas l’intimidation. « Au début, quand nous portions secours à ces blessés, où étaient-ils ?, lance une jeune femme à haute voix pour se faire entendre du militaire. Ce sont les jeunes garçons de ce village qui ont sauvé les blessés et transporté des morts. Les militaires, policiers et gendarmes ne sont arrivés que dans la soirée ». Des voix élèvent. D’après ces habitants, ce sont eux qui ont « sauvé » les voyageurs vivants.

Autres actualités

29 - Avril - 2020

Dépendantes des étudiants étrangers, les universités britanniques fragilisées par la crise due au coronavirus

« La plupart de mes amis chinois sont restés ici, au Royaume-Uni. Les étudiants chinois sont très informés sur les moyens de lutter contre une pandémie,...

29 - Avril - 2020

L’Union européenne va examiner l’annulation de la dette africaine demandée par le G5 Sahel

L’Union européenne (UE) a accordé mardi 28 avril un financement de 194 millions d’euros aux pays du G5 Sahel pour renforcer leurs forces de sécurité et...

28 - Avril - 2020

Coronavirus : un plan de relance massif au secours de l’économie japonaise

C’est un record, un de plus. Lundi 27 avril, le cabinet du premier ministre Shinzo Abe a présenté au Parlement le premier volet d’un plan de relance d’une ampleur...

28 - Avril - 2020

Emeutes au Nigeria, manifestations au Burkina Faso : l’Afrique veut d’urgence reprendre le travail

Des dizaines d’ouvriers d’un chantier de construction, dont celui de la raffinerie construite par Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique, se sont...

27 - Avril - 2020

Dubaï n’attend pas le reflux de l’épidémie pour commencer le déconfinement

Les autorités de Dubaï sont pressées de tourner la page du Covid-19. Alors même que le nombre de décès et de contaminés recensés chaque jour...