Catalogne : Rajoy et les socialistes, alliés de circonstance contre l’indépendance

23 - Octobre - 2017

En soutenant la décision du pouvoir conservateur de placer la région sous tutelle, le PSOE inquiète ses partenaires catalans.
Mariano Rajoy et Pedro Sanchez, le 2 octobre à Madrid.

Si on avait dit à Mariano Rajoy, il y a un an, qu’il s’allierait avec Pedro Sanchez pour affronter un chapitre inédit – et décisif – de l’histoire de l’Espagne, le premier ministre conservateur aurait sans doute esquissé une moue d’incrédulité.
Et pour cause : en octobre 2016, l’actuel secrétaire général des socialistes espagnols (PSOE) venait d’être limogé par les barons de son parti, car il voulait empêcher M. Rajoy de gouverner en minorité. M. Sanchez abandonnait alors son siège de député pour préparer, en solitaire, un come-back assez surprenant qui l’a de nouveau hissé à la tête du PSOE en mai 2017, il y a tout juste six mois. La crise en Catalogne a rapproché ces deux hommes qui ne s’étaient jamais entendus ; lors du débat électoral qui les avait opposés en décembre 2015, Rajoy avait qualifié Sanchez de « misérable et mesquin », tandis que le socialiste jugeait le premier ministre « indécent ».
Leur alliance inattendue leur a permis de faire face, entre autres, aux critiques des anciens chefs de gouvernement, José Maria Aznar et Felipe Gonzalez, qui ont demandé des mesures plus énergiques contre Barcelone – même s’ils avaient conclu des accords avec les nationalistes catalans lorsqu’ils étaient au pouvoir.

« Dans une crise d’Etat, deux hommes politiques très différents ont laissé de côté leurs divergences, a expliqué M. Sanchez à la radio espagnole le 12 octobre. Nous avons beaucoup parlé. » Pour M. Sanchez, « le problème de la Catalogne, ce n’est pas l’Espagne, ce sont ses mauvais dirigeants, ceux qui font de la division sociale, de la confrontation territoriale et de l’illégalité une manière d’être ». Ainsi l’a-t-il affirmé dimanche 22 octobre, au lendemain de l’intervention de M. Rajoy annonçant la mise sous tutelle de la région.
« A l’aise dans son autonomie »
Le responsable du PSOE a reconnu qu’il ne partageait pas avec le Parti populaire (PP, conservateur, au pouvoir)...

Autres actualités

12 - Juin - 2018

Acquitté par la CPI, le Congolais Jean-Pierre Bemba pourrait être libéré aujourd’hui

La chambre d’appel de la CPI a considéré que sa responsabilité dans les atrocités perpétrées par sa milice en Centrafrique n’avait pas...

11 - Juin - 2018

« La rencontre entre Trump et Kim Jong-un n’a rien à voir avec le voyage de Nixon en Chine en 1972 »

L’historien Pierre Grosser, spécialiste de l’Asie, explique dans une tribune au « Monde » que le président américain donne un statut à la...

11 - Juin - 2018

Ebola en RDC : « Les foyers sont désormais repérés et sous étroite surveillance »

Le ministre congolais de la santé, Oly Ilunga, revient sur les conditions de la riposte coordonnée par le gouvernement avec l’OMS et MSF. Le docteur Oly Ilunga, ministre...

09 - Juin - 2018

Sourires et tensions au sommet du G7

Le président des Etats-Unis a déclaré que la Russie, exclue du G8 à la suite de son annexion de la Crimée, devrait être présente « à...

09 - Juin - 2018

La zone industrielle de Kaesong, symbole des relations entre les deux Corées

Exploité en commun par Séoul et Pyongyang entre 2004 et en 2016, le site est en sommeil. Les entrepreneurs sud-coréens du complexe espèrent y retourner à la...