">

« Certaines idées de Donald Trump ne seraient, en France, défendues que par le FN »

23 - Février - 2018

Professeur agrégé d’histoire, Corentin Sellin décrypte la « trumpisation » à l’œuvre dans les discours de Laurent Wauquiez et Marion Maréchal-Le Pen.

Expert de la politique américaine, professeur agrégé d’histoire, Corentin Sellin a notamment publié en juin 2017 une note intitulée Trump, candidat des pauvres, président des riches ? pour l’Institut français des relations internationales.

Quelles sont les caractéristiques du « trumpisme » ?
C’est d’abord un discours de rejet profond de la classe politique traditionnelle. L’idée qu’il a répétée à de nombreuses reprises est que Washington et le Congrès ne font rien à part servir leurs propres intérêts et que lui seul, milliardaire non affilié, serait en mesure de défendre l’intérêt national, au-dessus des partis et des factions.
Depuis Reagan, le conservatisme américain s’appuyait sur trois piliers : les valeurs morales, conservatrices, incarnées par la lutte contre l’avortement ; la dérégulation et la baisse des impôts ; l’augmentation des budgets militaires pour assurer une suprématie incontestée des Etats-Unis dans le monde. Trump ajoute à cet ADN conservateur traditionnel une quatrième dimension qui est doublement identitaire : le rejet de l’immigration et, en corollaire, le refus d’un libre-échange mondialisé et incontrôlé, au nom de la défense d’une identité blanche états-unienne qui serait menacée de dissolution.
Troisième caractéristique : un affranchissement complet des règles de bienséance et d’expression politique traditionnelles. Trump, qui prétend incarner avant tout l’homme blanc de la rue, parle avec des mots qu’il peut comprendre. Cela lui a permis de devenir le porte-voix de beaucoup de personnes qui, à tort ou à raison, s’imaginent oubliées.
Lesquelles de ces caractéristiques retrouvez-vous dans le discours de Laurent Wauquiez ?
Essentiellement la troisième : une volonté délibérée d’employer des mots populaires, une gouaille qui s’adresse d’abord à l’homme de la rue. Ce procédé utilisé par Sarkozy vire au système. Comme Trump, il a également la volonté...

Autres actualités

22 - Mai - 2019

« L’investissement de la Chine en Afrique du Nord et au Moyen-Orient est devenu spectaculaire »

l faut se pencher avec minutie sur le détail des investissements chinois à l’étranger pour tenter de comprendre où va le vent. Alors que la Chine s’englue...

21 - Mai - 2019

Irlande : après le Brexit, « nous allons être le seul pays anglophone d’Europe »

Helen Mc Entee, 32 ans, est membre du Fine Gael, parti de centre droit irlandais. Elle a été nommée en juin 2017 ministre des affaires européennes dans le gouvernement...

21 - Mai - 2019

La République démocratique du Congo a enfin un premier ministre

Quatre mois après son arrivée au pouvoir, le président Félix Tshisekedi a nommé, lundi 20 mai, son premier ministre à la suite d’âpres...

20 - Mai - 2019

Le Rassemblement national tente de balayer les soupçons d’ingérence russe

Une affaire autrichienne à régler en Autriche, et qui n’a surtout rien à voir avec la France. Ni avec le Rassemblement national. Encore moins avec Marine Le Pen. Samedi...

20 - Mai - 2019

Investiture de Volodymyr Zelensky en Ukraine : « Il est sincère dans sa volonté de faire bouger les choses »

Le nouveau chef de l’Etat ukrainien, l’acteur et humoriste Volodymyr Zelensky, doit être investi dans ses fonctions présidentielles le 20 mai après avoir largement...