Chypre : le président turc Erdogan complique la réunification

02 - Février - 2018

Ankara renforce son emprise nationaliste sur la partie nord de l’île divisée depuis 1974.

Sener Levent est catégorique depuis son bureau enfumé, à deux pas de la ligne « verte » qui coupe Nicosie en deux : tant que Recep Tayyip Erdogan sera au pouvoir à Ankara, le patron du quotidien Afrika n’attend rien de nouvelles négociations en vue de réunifier l’île de Chypre. « Avec Erdogan, trouver un accord n’est pas possible en raison de son ultranationalisme », juge cet inlassable détracteur du président turc, l’une des voix dissidentes dans la partie nord de l’île, occupée par la Turquie depuis 1974.
De l’autre côté des barbelés de la ligne « verte », le ton se veut plus diplomatique pour ne pas obérer les chances d’une incertaine réunification. En République de Chypre, les deux candidats en lice pour le second tour de l’élection présidentielle, dimanche 4 février, se disent favorables à une reprise des tractations sous l’égide de l’ONU, après leur échec de juillet 2017, à Crans-Montana (Suisse).

Le chef de l’Etat sortant, le conservateur Nicos Anastasiades, tout comme son rival de gauche, Stavros Malas, se sont qualifiés aux dépens d’un candidat plus nationaliste, opposé à la relance des tractations. Le second tour s’annonce serré à l’issue d’une campagne dominée par l’économie et par la question nord-chypriote.
« Turquisation » de la partie nord
« Notre souci concerne la nouvelle politique d’expansion de la Turquie : il paraît difficile de la voir accepter un retrait de Chypre, alors qu’elle envoie ses troupes en Syrie », dit Ioannis Kasoulides. Le ministre des affaires étrangères de M. Anastasiades rappelle que M. Erdogan demande le maintien d’une base militaire turque sur l’île. La République de Chypre exige au contraire le départ de l’ensemble des soldats – entre 30 000 et 40 000 – stationnés au nord.
M. Kasoulides se réjouit cependant de la mise en place à Nicosie-Nord d’une coalition ouverte à des discussions, dans la foulée des élections de janvier.

Autres actualités

04 - Janvier - 2018

Washington et Séoul renégocient leur accord de libre-échange Korus

Le président américain Donald Trump voulait sortir de cet accord avec la Corée du Sud entré en vigueur en 2012. Pressé par les milieux d’affaires et son...

04 - Janvier - 2018

L’Afrique de l’Ouest courtisée par le Qatar et ses rivaux du Golfe

La lutte d’influence entre Doha, Riyad et Abou Dhabi s’est intensifiée avec le soutien financier de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis au G5 Sahel. Le...

03 - Janvier - 2018

Iran : Emmanuel Macron appelle à la « retenue », Jean-Yves Le Drian reporte sa visite

Marquer sa préoccupation sur les risques de répression, tout en gardant le contact avec le président Hassan Rohani et sans l’affaiblir : l’exercice n’est...

03 - Janvier - 2018

Le pouvoir nord-coréen rétablit un « téléphone rouge » avec la Corée du Sud

Au lendemain de l’offre de dialogue faite par le gouvernement sud-coréen en réponse à l’appel à une amélioration des relations lancé par le...

02 - Janvier - 2018

Pour Trump, c’est « le moment du changement » à Téhéran

Pour les « faucons » américains, les manifestations qui ont lieu en Iran sont l’occasion d’accentuer l’escalade avec Téhéran, graduelle depuis...