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Comment l’Australie a fait cesser les fusillades de masse

22 - Février - 2018

En restreignant le port d’arme, Canberra a fait chuter le taux d’homicides par balle.

Le 28 avril 1996, Martin Bryant, un déséquilibré de 28 ans, armé d’un semi-automatique, ouvre le feu dans un restaurant du village touristique de Port Arthur, en Tasmanie. En 90 secondes, il abat vingt personnes. En sortant, il en tue quinze autres. C’est le pire meurtre de masse de l’histoire de l’Australie et un électrochoc pour le pays, qui a immédiatement réagi en durcissant sa législation sur les armes à feu. Depuis, le taux d’homicides par balles a chuté et aucune nouvelle tuerie de masse n’est venue endeuiller l’île-continent.
Le National Firearms Agreement (NFA), approuvé le 10 mai 1996 par l’ensemble des Etats australiens et toujours en vigueur aujourd’hui, encadre strictement la détention d’arme à feu. Parmi les mesures adoptées : la vente de fusil semi-automatique et automatique est interdite, chaque arme doit être enregistrée par son propriétaire, qui doit posséder un permis, l’autodéfense n’est pas considérée comme un motif valable pour l’obtention de ce permis, celui-ci est délivré à l’issue d’un processus long et complexe au cours duquel les antécédents judiciaires du demandeur sont soigneusement examinés.

Dès le 1er octobre 1997, les contrevenants sont passibles d’une lourde amende et d’une peine de prison. Entre-temps, les autorités ont mis en place un programme, financé par une hausse d’impôts, pour racheter les armes devenues illégales aux particuliers. En quelques mois, elles ont collecté plus de 650 000 fusils à pompe, fusils de chasse et autres semi-automatiques.
Soutien massif de l’opinion publique
Fin avril 1996, quand John Howard, le chef du gouvernement conservateur, annonce sa volonté de réformer en profondeur la législation, sa priorité est de « ne pas suivre la trajectoire américaine ». L’Australie venait de subir en dix-huit ans treize fusillades qui avaient fait 112 victimes. Malgré la mobilisation de dizaines de groupes et associations réclamant un durcissement des lois,...

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