Comment Nétanyahou cultive ses relations d’intérêts avec l’Europe orientale
La visite du premier ministre hongrois, Viktor Orban, illustre la proximité qu’entretient l’Etat hébreu avec des membres de l’Union européenne acquis à sa cause, dont certains présentent pourtant des symptômes d’antisémitisme.
Dîner avec les Nétanyahou, visite au mémorial de l’Holocauste Yad Vashem et au Mur des lamentations : Viktor Orban tient à ce que son passage à Jérusalem soit réussi et remarqué. Le premier ministre hongrois sera chaleureusement reçu en Israël, au cours de sa visite du 18 au 20 juillet. Il est considéré, en Europe, comme le chef de file de la vague nationaliste dite « illibérale ». Mais il est un interlocuteur apprécié par son hôte et homologue, Benyamin Nétanyahou, qui avait effectué une visite très commentée à Budapest il y a un an.
L’objectif immédiat de ce dernier consiste à convaincre les pays européens du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie) d’organiser leur prochain sommet en Israël. Une telle délocalisation illustrerait le rapprochement entre l’Etat hébreu et ces nations, dont certaines présentent pourtant des symptômes d’antisémitisme.
« Chaque premier ministre israélien essaie d’obtenir des soutiens où il peut, cela ne signifie pas qu’on soutient en retour l’idéologie des dirigeants en place, assure le professeur Shlomo Avineri, ancien directeur général du ministère des affaires étrangères à l’époque de Yitzhak Rabin. Les gouvernements polonais et hongrois ne sont pas antisémites. C’est un fait, il s’agit de régimes néo-autoritaires, mais visiblement cela est accepté au sein même de l’Union européenne. »
Pour M. Nétanyahou, les intérêts de l’Etat priment
Tolérer des épanchements antisémites chez soi et choyer la relation avec Israël serait-il la nouvelle norme ? Viktor Orban a été précédé le 10 juin à Jérusalem par le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, qui se trouve à la tête d’une coalition avec la formation d’extrême droite Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ). Mais cette alliance n’a pas provoqué de réaction épidermique de la part de l’Etat hébreu. Lors de sa visite, le chancelier Kurz a donné les gages attendus, déclarant : « Je dois admettre qu’il y a eu beaucoup...