Condamné pour un meurtre auquel il n’a pas assisté, un homme obtient un sursis à son exécution

20 - Août - 2016

Condamné pour un meurtre auquel il n’a pas assisté, un homme obtient un sursis à son exécution

La justice américaine a offert vendredi 19 août un sursis inespéré à un prisonnier texan qui devait être exécuté mercredi prochain pour un homicide auquel il n’a même pas assisté.

Les avocats de Jeffery Wood ont arraché cette victoire devant la cour pénale d’appel du Texas. Concrètement, la juridiction a estimé fondé un des recours de l’accusé qui dénonçait le faux témoignage et les preuves scientifiques tronquées déposés lors de son procès par un expert psychiatre par la suite très discrédité.

Jeffery Wood avait été condamné à la peine capitale en vertu d’une loi très controversée du Texas, « law of parties » (« loi des parties »), qui met sur un pied d’égalité l’auteur principal d’un crime et une personne mêlée à ce projet, même si cette dernière n’avait aucune intention de tuer. Selon ce texte, M. Wood aurait dû anticiper l’homicide.

Les faits remontent au 2 janvier 1996, où Daniel Reneau et Jeffery Wood tentent de cambrioler une station-service de Kerrville. Le braquage tourne mal, et l’acolyte de M. Wood tue par balle un employé, tandis que lui-même se trouve au volant d’une voiture devant servir au cambriolage.

Condamnés à la même peine, les deux hommes n’ont, pour l’instant, pas connu le même sort puisque Daniel Reneau a été exécuté en 2002. « Cela ne servirait pas la justice d’exécuter M. Wood, qui était à l’extérieur du bâtiment et n’avait pas d’antécédents criminels », a ajouté Jared Tyler, l’avocat du prisonnier, dans un communiqué. Selon ses défenseurs, l’homme, qui a le quotient intellectuel d’un enfant, ignorait même que son complice portait une arme à feu.

Le détenu, qui avait 22 ans à l’époque et qui fête ses 43 ans ce vendredi, reste toujours condamné à mort, ce qui fait de lui un cas exceptionnel selon des juristes. « Je n’ai jamais vu qu’on exécute aux Etats-Unis quelqu’un avec un aussi bas niveau de culpabilité », avait assuré mercredi à l’Agence France-Presse Kate Black, une autre avocate du condamné.

Ces derniers jours, le comité de soutien du prisonnier a remué ciel et terre pour surseoir à l’exécution. Une cinquantaine de responsables religieux avaient notamment adressé une lettre de demande de grâce au gouverneur du Texas, Greg Abbott.

Parmi les 31 Etats qui appliquent la peine de mort, le Texas se retrouve en tête du nombre des exécutions. Aux Etats-Unis, dix personnes, dont cinq rien qu’au Texas, ont été condamnées à mort en vertu de la loi des parties.

Autres actualités

08 - Mai - 2020

La France retire sa décoration à un tortionnaire argentin

Le tortionnaire argentin Ricardo Cavallo ne pourra plus se prévaloir de l’Ordre national du mérite français. Le gouvernement a finalement décidé de...

08 - Mai - 2020

Coronavirus : à Abidjan, la banqueroute des patrons de l’informel

A la recherche d’un amortisseur, Moussa Sidibé se contorsionne pour s’enfoncer dans sa boutique, une caverne d’Ali Baba pour véhicules japonais. S’y...

07 - Mai - 2020

Face à la pandémie, le Royaume-Uni a choisi un modèle économique européen

Le pays d’Adam Smith et de Margaret Thatcher semble avoir oublié la main invisible. Face à la pandémie, le Royaume-Uni a effectué un virage économique,...

07 - Mai - 2020

En Afrique du Sud, l’ancien président Zuma affirme que l’un de ses fils a été empoisonné

L’ancien président sud-africain Jacob Zuma a affirmé que son fils décédé en 2018 avait été empoisonné par des individus qui...

06 - Mai - 2020

Podcast. La Chine va-t-elle dominer le monde d’après ?

Depuis le début de la crise de coronavirus, la Chine occupe une place bien particulière. Après le départ de l’épidémie à Wuhan dans la...