Corée du Nord et Etats-Unis s’accusent mutuellement d’escalades verbales
Après des jours de menaces, le président chinois a demandé à Donald Trump d’éviter « les mots et les actes » qui pourraient « exacerber » la situation.
Le président américian Donald Trump, à Bedminster, le samedi 12 août. Pablo Martinez Monsivais / AP
Dans un communiqué, diffusé samedi 12 août, la Maison Blanche a appelé Pyongyang à cesser son comportement « provocateur et porté à l’escalade ». Cette déclaration intervient à la suite d’un entretien téléphonique du président Donald Trump avec son homologue chinois Xi Jinping.
Depuis plusieurs jours, le président américain ne cesse de menacer la Corée du Nord et son leader Kim Jong-un qui envisagerait de tirer des missiles à proximité des bases américaines sur l’île de Guam, dans le Pacifique. Ce tir serait « un avertissement crucial aux Etats-Unis », avait affirmé l’armée nord-coréenne. Dans son communiqué, la Maison Blanche prévient ainsi que les forces américaines « sont prêtes à garantir la sûreté et la sécurité de la population de Guam, comme celle de l’ensemble des Etats-Unis ».
Mais au cours de l’entretien téléphonique avec M. Trump, le président chinois Xi Jinping l’a pressé d’éviter « les mots et les actes » qui pourraient « exacerber » une situation déjà tendue, a rapporté la télévision d’Etat. M. Xi a ensuite appelé les deux parties à la « retenue » et à « persister dans la direction générale du dialogue, des négociations et d’un règlement politique ».
Les deux dirigeants ont par ailleurs salué la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée à l’unanimité le 5 août, qui impose de nouvelles sanctions à la Corée du Nord et qui est selon eux « un pas important et nécessaire vers l’établissement de la paix et de la sécurité dans la péninsule coréenne ».
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« Guerre nucléaire »
La veille, vendredi, M. Trump avait annoncé sur son compte Twitter que « des solutions militaires sont en place, verrouillées et chargées, au cas où la Corée du Nord agisse imprudemment. Espérons que Kim Jong-un s’engage sur une autre voie ! ». Il a ensuite renchéri en prévenant le leader nord-coréen que « « s’il fait quoi que ce soit visant Guam, ou un autre territoire américain, ou un allié des Etats-Unis, il le regrettera vraiment et il le regrettera rapidement ».
Le Japon, qui avait fait part de ses inquiétudes face aux menaces de la Corée du Nord, a commencé samedi à déployer son système antimissile américain Patriot Advanced Capability 3 (PAC-3) à Shimane, Hiroshima et Kochi, dans l’ouest du pays. Selon des responsables du ministère de la défense nippon, cités par l’agence de presse Kyodo, le gouvernement comptait achever le déploiement dans la matinée.
De son côté, Pyongyang a qualité le président américain « d’odieux fanatique de la guerre nucléaire », par la voix de l’agence officielle nord-coréenne KCNA. « Trump est en train de mener la situation dans la péninsule coréenne au bord d’une guerre nucléaire », a-t-elle poursuivi.
Dans cette crise, les Etats-Unis comptent désormais sur la Chine pour durcir le ton face à son allié nord-coréen. Mais le président chinois est pour le moment resté en retrait face à l’escalade verbale entre les deux pays, les renvoyant dos à dos.