Coronavirus : en Inde, au Pakistan, au Bangladesh... l’épidémie repart après le déconfinement

15 - Juin - 2020

Transformation de compartiments ferroviaires en hôpitaux de campagne en Inde. Reconfinement des principaux foyers infectieux au Pakistan. Déblocage sans précédent d’argent public pour sauver le système de santé au Bangladesh… La mobilisation générale a sonné en Asie du Sud où, un mois après les premiers relâchements des mesures de confinement, l’épidémie de Covid-19 prend des proportions de plus en plus inquiétantes. Au lieu de reculer ou même de ralentir, comme cela a été le cas dans les premières régions du monde frappées par la maladie lorsque l’activité a repris, sa propagation s’étend dans tout le sous-continent.

En Inde, où le déconfinement progressif doit toucher son terme le 30 juin, le nombre de nouveaux cas détectés quotidiennement s’était en apparence stabilisé depuis huit jours : il est reparti à la hausse vendredi et approche désormais les 12 000 par jour. L’Inde est désormais le quatrième pays comptant le plus de cas, derrière les Etats-Unis, le Brésil et la Russie, avec 332 424 cas lundi 15 juin au matin, et le neuvième en nombre de morts, avec 9 520 décès constatés.

Ce dernier chiffre augmente actuellement de 300 à 400 par jour, deux fois plus que fin mai, mais dans les campagnes, où meurent d’ordinaire 70 % des Indiens, les plus de 60 ans décèdent en général à domicile, sans être comptabilisés. Dans les cultures hindoue et musulmane, on préfère brûler ou enterrer les morts rapidement pour des questions religieuses et hygiéniques, mais aussi parce que l’autopsie est considérée de mauvais augure.
Cimetières débordés

« Tant que le nombre quotidien de morts augmentera, on sera dans l’incapacité de prédire le pic de l’épidémie en Inde. En tout état de cause, on ne peut rien espérer avant la mi-juillet », estime Prabhat Jha. Selon cet épidémiologiste du Centre for Global Health Research (CGHR) de Toronto, originaire de la région du Jharkhand, « on commence à découvrir l’ampleur du désastre, preuve que le confinement n’a pas permis d’aplatir les courbes de l’épidémie, du fait des déplacements de population autorisés à partir du 1er mai. On ignore combien de patients sont hospitalisés, combien sont en réanimation et combien sous respiration artificielle ».

Le taux de létalité se stabilise à 2,8 %, et la durée de doublement du nombre de nouveaux cas dépistés s’allonge, à 18,3 jours. Mais les cadavres s’entassent dans les crématoriums et les cimetières, lesquels sont débordés.

Dans les villes de Delhi, Bombay, Calcutta et Chennai, qui comptent à elles quatre près de la moitié des malades et des morts du Covid-19 de toute l’Inde, les gens font la queue devant les hôpitaux et des familles ont évoqué des cas de malades mourant dans l’attente d’être pris en charge. Les témoignages se multiplient de patients des bidonvilles refoulés par les établissements publics et qui se voient réclamer jusqu’à 1,25 million de roupies (14 600 euros) pour être soignés dans une clinique privée, d’après la Haute Cour de Bombay.

Autres actualités

06 - Juin - 2018

Les autorités éthiopiennes tendent la main à l’Erythrée pour régler leur différend frontalier

Le gouvernement du nouveau premier ministre, Abiy Ahmed, poursuit sa politique d’ouverture et annonce des réformes économiques d’envergure. Dans le camp de...

05 - Juin - 2018

Donald Trump défie de plus en plus ouvertement le procureur spécial de l’enquête russe

Pour le président américain, l’enquête sur l’ingérence de Moscou en 2016 est « inconstitutionnelle » et il se réserve le droit de se...

05 - Juin - 2018

Le Golfe affaibli et désuni face à l’Iran

La crise qatarie, qui a éclaté il y a un an, a accéléré le délitement du Conseil de coopération du Golfe, instance multilatérale...

04 - Juin - 2018

En Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa augmente la TVA mais crée un salaire minimum

Lutte anticorruption, austérité budgétaire, hausse de la TVA, création d’un salaire minimum : intronisé le 15 février, le président imprime...

04 - Juin - 2018

Jordanie : démission du premier ministre sur fond de contestation sociale

Hani Al-Mulqi est confronté à une vague de colère contre un projet élargissant l’impôt sur les revenus à des salaires plus modestes et des hausses...