Coronavirus : « La Chine a une responsabilité dans cette épidémie transmise par un animal sauvage interdit de commerce »

08 - Avril - 2020

L’épidémie de Covid-19 est partie de Chine, d’où le virus est passé à l’être humain par le biais d’animaux sauvages, dont, semble-t-il, les pangolins – qui sont pourtant officiellement protégés. La Chine a donc une importante responsabilité dans la naissance de cette épidémie transmise au monde entier par un animal sauvage interdit de commerce, mais en vente publique dans ses marchés. Il faut en tirer une conclusion essentielle : respecter les traités internationaux sur la biodiversité ne doit être une option pour personne.

La Chine est en effet membre de la Convention internationale contre le trafic des espèces sauvages (Cites). Cette convention a alerté depuis 1994 sur les risques d’extinction du pangolin. Son commerce a été soumis à de fortes restrictions et interdit pour les espèces asiatiques. Pourtant, le pangolin est resté l’un des animaux les plus braconnés au monde. Il est utilisé en Chine pour sa viande ou pour la pharmacopée.

Les espèces de pangolin vivant en Asie ayant diminué de façon rapide, la Chine s’est tournée vers l’Afrique pour ses approvisionnements. Les forêts du continent fournissent plusieurs centaines de milliers de pangolins chaque année pour la consommation locale et l’exportation. Le Nigeria serait la plaque tournante des exportations vers la Chine.
Le rôle des Etats d’appliquer les conventions internationales

En septembre 2016, à Johannesburg, lors de à la 17e conférence des parties de la Cites, les huit espèces de pangolins, africaines et asiatiques, ont été intégrées à l’annexe 1, statut qui interdit tout commerce international de ces espèces sauf dérogation spécifique – notamment à des fins de recherche. La Chine s’est donc engagée, comme tous les autres pays signataires, à mettre fin au trafic et à la vente des pangolins.

Cela n’a pas empêché grand-chose. Comme pour la plupart des trafics, l’importance croissante des saisies policières montre tout juste l’importance grandissante du trafic, et les marchés continuent de vendre ces petits animaux timides ou leurs cadavres. Il est avéré que les trafics d’animaux sauvages sont aux mains de mafias puissantes. Mais c’est bien le rôle des Etats que d’appliquer les conventions internationales qu’ils signent, en informant leurs populations, en contrôlant les trafics. C’est leur responsabilité.

l’Etat chinois contrôle ses citoyens comme nul autre pays, et il est impossible de croire que ces trafics perdurent sans la complicité ou la tolérance de l’Etat.

Certains pays africains peuvent avoir des difficultés à lutter contre le braconnage. Face à des braconniers plus nombreux, mieux équipés et sans vergogne, les gardes forestiers risquent leur vie dans un combat inégal. Des dizaines d’entre eux sont morts, par exemple, en tentant de lutter contre le trafic de corne de rhinocéros, principalement vers l’Asie. Mais l’Etat chinois contrôle ses citoyens, ses frontières et ses communications comme nul autre pays, et il est impossible de croire que ces trafics perdurent sans la complicité ou la tolérance de parties importantes de l’Etat.

Autres actualités

19 - Mai - 2020

Le maire libéral de Varsovie, nouveau candidat de l’opposition à la présidentielle polonaise

L’improbable imbroglio politique et juridique autour de l’élection présidentielle polonaise, dont le parti au pouvoir voulait forcer la tenue au mois de mai en pleine...

18 - Mai - 2020

En Libye, Khalifa Haftar accumule les revers en Tripolitaine

Est-ce le revers de trop ? L’estocade à l’impact potentiellement déstabilisateur pour l’ensemble de sa stratégie militaire ? La perte lundi 18 mai par...

18 - Mai - 2020

La France et l’Allemagne proposent un plan de relance européen de 500 milliards d’euros

Après des semaines de discussions entre leurs équipes et de nombreuses visioconférences, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont présenté, lors d’une...

16 - Mai - 2020

Coronavirus : risque accru de mutineries dans les prisons surpeuplées d’Amérique latine

Sans eau, sans savon, surpeuplées : d’ordinaire insalubres, les prisons latino-américaines connaissent, avec la pandémie due au coronavirus, un regain de tension,...

16 - Mai - 2020

Accusée d’abus, la police de Hongkong blanchie par un rapport

Très attendu, le rapport qu’a rendu vendredi 15 mai l’inspection de la police de Hongkong, le Conseil indépendant des plaintes contre la police (IPCC), dresse un bilan...