Côte d’Ivoire : mort de « Wattao », ex-rebelle et fidèle de Guillaume Soro

06 - Janvier - 2020

Son physique d’athlète, hérité d’une jeunesse de judoka, ses dents du bonheur et son train de vie de jet-setteur avaient fait de lui l’une des figures les plus emblématiques de l’ancienne rébellion des Forces nouvelles. Une incarnation des vingt dernières années en Côte d’Ivoire, marquées par des coups d’Etat, réussi ou échoués, une guerre (2002-2011) puis un retour à une paix toujours fragile.

Wattao, de son vrai nom Issiaka Ouattara, est mort dimanche 5 janvier à New York, où il avait été évacué il y a près d’un mois, le 13 décembre, pour raisons médicales. Il était âgé de 53 ans et, selon plusieurs sources, son décès serait dû à un diabète mal soigné. Les dernières photos publiées et des témoignages de visiteurs récents décrivent un homme amaigri. Dans un Abidjan qui bruisse de rumeurs, nombreux sont ceux qui veulent croire à un empoisonnement.

Ces derniers jours, l’annonce prématurée de la mort de Wattao avait enflammé la Toile alors que la Côte d’Ivoire renoue avec les tensions politiques, lesquelles se concentrent sur l’opposition entre l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, « frère » de lutte de Wattao, et le président Alassane Ouattara, qu’il avait contribué à installer au pouvoir par les armes mais qui, depuis, tente de se libérer du poids sécuritaire de ses encombrants alliés.
Bling-bling et coups d’Etat

Une main sur la gestion sécuritaire et l’autre dans les affaires : Wattao personnifie en quelque sorte les « Com’zone », ces chefs militaires de l’ancienne rébellion qui s’étaient partagé le contrôle de la moitié nord du pays après l’échec de la tentative de renversement de Laurent Gbagbo, le 19 septembre 2002. A Bouaké comme à Abidjan, « Saha Bélé-Bélé » (le gros serpent), comme il se faisait surnommer, aura marqué les esprits par quelques faits de guerre mais surtout par sa trajectoire de vie. Enfant pauvre originaire de l’extrême nord-est du pays, engagé « pour le salaire » dans l’armée voilà trente ans, il fit jaser toute la Côte d’Ivoire pour ses coupés sportifs, presque aussi nombreux que ses téléphones portables, ou son husky très adapté au climat local.

Après la conquête d’Abidjan, en avril 2011, Wattao avait mis la main sur les quartiers sud de la ville, où se concentrent une bonne partie des hommes d’affaires libanais et français. « Le racket sous couvert de sécurisation lui a rapporté beaucoup », relate l’un de ses anciens « protégés ». Selon plusieurs sources, le contrôle de cette zone lui permit aussi de faire évacuer discrètement un certain nombre de cadres du régime Gbagbo vers le Ghana. Auparavant, les mines d’or et de diamants exploitées illégalement dans le nord et le centre du pays, tout comme le trafic de cacao et de café, avaient déjà garni son portefeuille.

Autres actualités

25 - Septembre - 2018

Yémen : HRW accuse les rebelles houthistes de « torture »

Dans un rapport publié mardi, l’ONG explique avoir documenté seize cas où les autorités houthistes, soutenues par l’Iran, ont emprisonné...

24 - Septembre - 2018

L’Iran ébranlé par l’attentat meurtrier d’Ahvaz

Téhéran s’en prend aux Etats-Unis et à leurs alliés régionaux après l’attaque de samedi, dont l’origine est incertaine....

24 - Septembre - 2018

Un cardinal chinois dénonce l’accord entre Pékin et le Vatican sur la nomination des évêques

Pour Joseph Zen Ze-kiun, le compromis va conduire à renforcer le contrôle des catholiques par le pouvoir chinois. L’accord provisoire entre la Chine et le Vatican sur la...

22 - Septembre - 2018

Jean-Yves Le Drian au « Monde » : « La Russie ne doit pas s’ingérer dans nos affaires »

Quatre-vingt-quinze chefs d’Etat et de gouvernement, dont le président Emmanuel Macron, participeront du 23 au 29 septembre à l’Assemblée générale...

22 - Septembre - 2018

Attaque terroriste en Iran : le président Rohani promet une « réponse terrible »

Réagissant à l’attaque terroriste qui a fait au moins 29 morts lors d’un défilé militaire à Ahvaz, samedi 22 septembre, le président iranien,...