">

Côte d’Ivoire : rapprochement entre les ex-présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié

30 - Juillet - 2019

Le ton est tout aussi courtois dans la délégation de M. Konan Bédié (1993-1999), partie la veille de Paris, où l’on signale, pour renforcer l’idée de cette nouvelle proximité, que les deux ex-chefs de l’Etat de Côte d’Ivoire étaient accompagnés de leurs épouses respectives. La rencontre a duré environ deux heures, le tête-à-tête à huis clos une trentaine de minutes. « Quand ils en sont sortis, on a retrouvé deux frères », se félicite Pierre Narcisse N’Dri Kouadio, le directeur de cabinet de M. Konan Bédié.
Si un rapprochement est engagé depuis plusieurs mois entre le Front populaire ivoirien (FPI) fondé par Laurent Gbagbo et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Henri Konan Bédié, il y a aussi entre ces deux figures centrales de la vie politique locale des trente dernières années de vieux contentieux à régler. Il fut en effet un temps pas si lointain où Laurent Gbagbo, l’opposant rompu à la prison et à l’exil, ne cachait pas son peu d’estime pour celui qui n’avait eu qu’à hériter du pouvoir légué par le père de l’indépendance, Félix Houphouët-Boigny. Pour sa part, M. Konan Bédié ne manquait pas de déclarer Laurent Gbagbo « indigne » de sa fonction lorsque ce dernier était aux commandes de la Côte d’Ivoire, entre 2000 et 2011.
« Réconciliation internationale »
Comme il se doit en politique, la sincérité de cette nouvelle amitié est questionnable. Cependant, elle s’appuie sur un socle qui pourrait lui donner davantage de solidité. Sous le couvert d’une recherche de la « réconciliation nationale », les deux hommes poursuivent, a priori, le même objectif pour l’élection prévue à l’automne 2020 : faire chuter Alassane Ouattara ou celui qu’il désignera comme son successeur sur le fauteuil présidentiel. Dans leur communiqué commun, préparé à la veille de leur rencontre, les deux anciens présidents ne nomment à aucun moment l’actuel chef de l’Etat mais accablent sa politique. Ils déplorent ainsi « les atteintes portées aux acquis démocratiques et à l’Etat de droit », appellent à « la libération de tous les prisonniers politiques » ou à « une réforme profonde de la Commission électorale indépendante », dont la nouvelle formule est contestée par toutes les forces d’opposition.

Autres actualités

28 - Janvier - 2017

La rivalité Maroc-Algérie au cœur du 28e Sommet de l’Union africaine

Les chefs d’Etat du continent, réunis en Ethiopie les 30 et 31 janvier, doivent notamment se prononcer sur un retour du Maroc dans l’organisation panafricaine Rarement...

28 - Janvier - 2017

Donald Trump amorce un repli américain

La nouvelle administration multiplie les signaux d’un unilatéralisme dépouillé de considérations diplomatiques. Une semaine seulement après avoir...

27 - Janvier - 2017

Le protectionnisme de Trump s’appuie sur une vision dépassée de l’économie

L’affaire n’a pas traîné. A peine investi, Donald Trump a mis en œuvre ses promesses et décidé de placer le protectionnisme au cœur de sa...

27 - Janvier - 2017

Gambie : le président Adama Barrow rentre enfin à Banjul, accueilli par une foule en liesse

Elu le 1er décembre 2016, le nouveau chef de l’Etat est revenu dans son pays, après onze jours d’exil, le temps que l’ex-président Jammeh accepte de quitter...

26 - Janvier - 2017

Trump lance son offensive contre le Mexique et les sans-papiers

Le nouveau président a décidé par décret la construction « immédiate » d’un mur à la frontière mexicaine, et ordonné de...