">

Coup de froid entre la Russie et la Biélorussie

15 - Février - 2019

Qu’est-ce qui a bien pu mettre Alexandre Loukachenko dans un tel état ? Depuis plusieurs semaines, le président biélorusse multiplie les déclarations fracassantes, au point d’avoir laissé échapper, le 18 janvier : « Je me pose parfois la question, mais aujourd’hui je le dis publiquement : est-ce qu’il manque une Ukraine en Russie ? » « Le feu qui brûle là-bas, avait-il enchaîné, en citant le Donbass [en proie, depuis 2014, à un conflit armé entre séparatistes prorusses et l’armée ukrainienne], ne devra pas se déplacer vers la Biélorussie. C’est pourquoi, nous devons faire preuve de prudence et en aucun cas permettre une déstabilisation intérieure du pays. »
Depuis, sa colère, qui visait aussi les médias russes accusés de jeter de l’huile sur le feu, ne paraît pas être retombée. A la surprise générale, Alexandre Loukachenko a annoncé, le 4 février, la création d’unités spéciales destinées à « renforcer la surveillance des frontières » pour – officiellement du moins – lutter contre le trafic de drogues et d’armes.
Les relations sont au beau fixe, malgré tout. Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko ont pris soin de s’afficher ensemble, mercredi 13 février, installés sur un télésiège puis dévalant les pistes de ski de Sotchi, au sud de la Russie. « Les décisions sérieuses ne tolèrent pas l’agitation », a cependant prévenu le chef du Kremlin, alors que le fond des dossiers devait être examiné par les deux gouvernements, vendredi.

L’accord prévoyait la création d’une « confédération russo-biélorusse », visant à une fusion. Avec un seul président, un Parlement unique, un drapeau, un hymne et une monnaie commune
Ce qui fâche le plus fidèle allié de la Russie est un vieux projet, relancé par Moscou. Esquissé à la fin des années 1990, dans la foulée de la chute de l’ex-URSS, un traité d’assistance mutuelle et économique avait été signé entre les deux pays. Une nouvelle étape a ensuite été franchie en 1999, avec la décision de l’OTAN d’intervenir au Kosovo. L’accord prévoyait la création d’une « confédération russo-biélorusse », censée aboutir à une fusion. Avec un seul président, un Parlement unique, un drapeau, un hymne et une monnaie commune.
Le projet n’a jamais abouti, et seule une zone de libre-échange économique et douanière a vu le jour entre la Russie et la Biélorussie, liées par ailleurs, avec d’autres Etats, par l’Union économique eurasiatique. Mais l’idée a été récemment relancée au plus haut niveau à Moscou, en même temps que la rumeur a enflé : dans l’impossibilité de se représenter à la présidence russe, à l’issue de son nouveau (et quatrième mandat) qui expire en 2024, Vladimir Poutine pourrait devenir le président d’une entité supranationale : la « confédération russo-biélorusse ».

Autres actualités

22 - Décembre - 2018

Le départ du secrétaire américain à la défense, James Mattis, secoue l’OTAN

Pas un coup de tonnerre, sans doute, tant ce dénouement semblait inéluctable, mais un autre mauvais coup porté à la solidarité entre Américains et...

21 - Décembre - 2018

Aux Etats-Unis, la surprise et le choc après la démission du secrétaire à la défense James Mattis

ésavoué alors qu’il plaidait en faveur du maintien de cette force de stabilisation déployée dans le nord-est du pays pour lutter contre l’organisation Etat...

21 - Décembre - 2018

Report des élections en RDC : le pouvoir évoque « un cas de force majeure »

La temporalité politique congolaise, une fois encore, s’est étirée. Peu avant 17 h 30, jeudi 20 décembre, Corneille Nangaa se présente souriant devant la...

20 - Décembre - 2018

Brexit : huit questions sur la possibilité d’un second référendum

L’hypothèse aurait encore paru farfelue voilà un an. Mais le Royaume-Uni cherche plus que jamais un moyen de sortir de la crise politique dans laquelle l’a plongé...

20 - Décembre - 2018

Elections en RDC : le difficile retour de Martin Fayulu à Kinshasa

Le soleil descend sur Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). A une cinquantaine de kilomètres du centre-ville agité, une fermière...