Covid-19 : la Centrafrique veut freiner l’importation de cas depuis le Cameroun

02 - Mai - 2020

Dans la cour du ministère de la santé, à Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA) les 4x4 officiels se sont succédé sans relâche, vendredi 1er mai, au gré des rencontres avec les partenaires internationaux. La raison ? L’épidémie due au coronavirus et la progression inquiétante du nombre de personnes testées positives ces derniers jours. Jusque là relativement préservée, avec 19 cas au 23 avril dernier, la Centrafrique a vu en une semaine le nombre de cas officiels monter en flèche pour atteindre 72 vendredi, dont huit nouveaux en seulement 24 heures. Autre particularité : plus d’une quarantaine sont considérés comme importés par voie terrestre.

« Ce qui a dans un premier temps attiré notre attention, ce sont les 22 cas relevés le 26 avril dernier, parmi lesquels on a comptabilisé 17 camionneurs, dont 14 provenant du Cameroun (les trois autres venaient du Tchad), affirme Pierre Somsé, le ministre de la santé, entre deux rendez-vous. Et la tendance s’est maintenue durant tout la semaine. » Le dossier est sensible et manifestement compliqué à gérer, en raison de la peur des chauffeurs routiers. « Ces conducteurs ne voulaient pas se faire tester, poursuit le ministre. En raison des préjugés qui se sont répandus, ils avaient peur qu’on leur inocule un vaccin. »
Produits de première nécessité

La réaction gouvernementale a d’abord consisté à restreindre le trafic, de la frontière à Bangui, à commencer par la circulation des passagers entre les grandes villes de l’Ouest (Bouar, Berbérati, etc.) et la capitale. « Ce que nous voulions éviter, c’est le brassage qui caractérise le transport des passagers et peut constituer un facteur d’accélération de la dissémination », explique Pierre Somsé. Mais le trafic de marchandises, lui, a continué.

Difficile de faire autrement. L’axe reliant Douala, la capitale économique du Cameroun, à Bangui est en effet vital pour la Centrafrique. Bangui est approvisionnée principalement en produits de première nécessité via ce corridor. La Mission des nations unies en Centrafrique (Minusca) avait même dû intervenir militairement il y a un an, pour dégager des barrière posées par un groupe armé, le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC). Un blocage qui avait provoqué un début de pénuries dans la capitale. Rendre cette frontière totalement hermétique relève donc de la mission impossible.

Autres actualités

04 - Juin - 2019

Avec le réchauffement climatique, la culture du sorgho s’implante en Europe

Cette année, Ferenc Kardos a semé 300 hectares de sorgho à la place du maïs. De la grande plaine hongroise où il habite jusqu’au sud-ouest de la France,...

03 - Juin - 2019

Les deux derniers Français jugés en Irak également condamnés à la peine de mort

Les deux derniers Français jugés en Irak – Bilel Kabaoui, 32 ans, et Mourad Delhomme, 41 ans –, ont été condamnés, lundi 3 juin, en première...

03 - Juin - 2019

Migrations : le Parti du peuple danois impose ses vues mais perd des voix

Vingt-quatre ans après sa création, le Parti du peuple danois (Dansk Folkeparti, DF) a atteint tous ses objectifs. Non seulement la formation de droite souverainiste a réussi...

01 - Juin - 2019

Droits de l’homme en Chine : un enjeu planétaire

Il avait fallu un peu moins de trente ans à la Chine communiste pour lancer, à partir de 1978, les premières réhabilitations des victimes du maoïsme : celles qui...

01 - Juin - 2019

« Askariya ! », « Islamiya ! » : menace sur le mouvement démocratique au Soudan

A peine descendus de leurs bus, ils se regroupent et entonnent des slogans simples comme la contre-révolution : « Askariya ! » (le pouvoir aux militaires !). « Islamiya !...