Crise libyenne : Rome craint une perte d’influence à Tripoli et de nouveaux départs de migrants
Au moins l’avertissement est clair. Interrogé par le quotidien italien La Repubblica, le chef du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, Faïez Sarraj, l’a assuré lundi 15 avril : si l’exécutif qu’il dirige, et qui contrôle à peine la région de Tripoli, venait à tomber, « il n’y aurait pas seulement 800 000 migrants potentiellement prêts à partir. Il y aurait des Libyens fuyant cette guerre, tandis que dans le sud de la Libye, les terroristes de l’organisation Etat islamique ont repris leurs actions ».
Alors que les troupes de l’armée dirigée par le maréchal Khalifa Haftar menacent Tripoli, visée dans la nuit de mardi à mercredi par des bombardements ayant fait au moins quatre morts, M. Sarraj mise beaucoup sur son allié le plus solide, le gouvernement italien, pour obtenir l’arrêt de l’offensive lancée le 4 avril dernier. Et comment se faire plus pressant qu’en réveillant le spectre d’une reprise des départs de migrants depuis les côtes africaines, favorisée par le retour de l’anarchie en Libye ?