Damas et l’EI coupables d’attaques chimiques en Syrie, selon l’ONU

25 - Août - 2016

Damas et l’EI coupables d’attaques chimiques en Syrie, selon l’ONU

Au terme d’un an de travail, une enquête conjointe des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a déterminé que les forces du président syrien Bachar Al-Assad s’étaient rendues coupables de deux attaques toxiques et l’organisation Etat islamique (EI) d’une troisième en Syrie.

Dans un rapport de 95 pages, consulté mercredi 24 août par Reuters et l’Agence France-Presse, la commission formée avec l’aval unanime du Conseil de sécurité de l’ONU a rendu les conclusions de ses recherches. Celles-ci ont été menées sur neuf attaques perpétrées dans sept régions du pays, où des investigations de l’OIAC avaient déjà établi que des substances chimiques avaient probablement été utilisées.

Les experts onusiens ont donc conclu que des hélicoptères des troupes du régime étaient responsables de deux attaques au chlore dans deux villes de la province d’Idlib, à Talmenes le 21 avril 2014 et à Sarmine le 16 mars 2015. Ils ont aussi estimé disposer de suffisamment d’éléments pour affirmer que les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI) avaient utilisé du gaz moutarde au soufre à Marea, dans la province d’Alep, le 21 août 2015.

Les enquêteurs n’ont en revanche pas réussi à établir de responsabilité claire pour les six autres attaques, attribuées par les Occidentaux au régime de Damas. Ils n’ont pas pu recueillir d’« informations suffisantes » ou celles-ci étaient contradictoires. Il s’agit des incidents signalés à Qmenas le 16 mars 2015, à Al-Tamanah les 29 et 30 avril puis les 25 et 26 mai 2014, à Kafr Zita les 11 et 18 avril 2014, et enfin à Binnish le 21 août 2015.
« Rendre des comptes à la justice »

Les conclusions de ces investigations ouvrent la voie à l’adoption de sanctions internationales ciblées, à la condition que le Conseil de sécurité valide une nouvelle résolution, conformément au chapitre 7 de la Charte des Nations unies (qui permet l’usage de la force).

L’adjointe de l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Michele Sison, a estimé mercredi devant l’organe exécutif onusien que « ceux qui utilisent des armes chimiques en Syrie doivent rendre des comptes à la justice ». Même son de cloche pour l’ambassadeur adjoint français Alexis Lamek, qui a souligné que le Conseil devra « prendre ses responsabilités ». Un appel relayé par son homologue britannique Peter Wilson.

« Nous allons travailler avec nos partenaires internationaux pour qu’il rende des comptes, notamment devant le Conseil de sécurité des Nations unies. »

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