De Mossoul à Rakka, les civils comptent leurs morts

26 - Décembre - 2017

« Après le califat » (1/5). Enquête en cinq volets sur les régions d’Irak et de Syrie qui ont vécu sous le joug de l’organisation Etat islamique, désormais pratiquement vaincue.

Le 4 juin, les 9e et 16e divisions de l’armée irakienne lançaient une offensive dans le quartier d'Al Zinjili, situé à l'ouest de Mossoul. 

Depuis le cinquième pont de Mossoul qui relie les deux berges du Tigre, la vieille ville, sur la rive droite, offre au regard un paysage de dévastation. En juillet, les forces irakiennes en achevaient la reprise au terme de neuf mois de bataille. Avant d’être rasés lors des ultimes combats, les quartiers situés au plus près du fleuve avaient abrité les derniers djihadistes assiégés et des habitants pris au piège.
Des cadavres gisent encore dans les décombres : ceux des djihadistes, avec femmes et enfants, considérés par les nouveaux maîtres de la cité comme des ordures publiques ; et ceux d’habitants innocents dont les proches espèrent que la défense civile – les pompiers locaux – recueillera les restes. Six mois après la fin des combats, ce travail de recherche se poursuit à quelques centaines de mètres du pont, où un vendeur ambulant de pâtisseries promène son plateau devant les militaires en faction. Pour les familles, l’attente est interminable.

Israa Omar, une jeune fille de 18 ans, a dû patienter deux mois avant de pouvoir enterrer ses parents et ses frères et sœur cadets, fauchés dans la destruction de la maison familiale le 30 juin. Makawi, le quartier de la vieille ville où elle a toujours vécu, est l’un des derniers à avoir été repris par les forces irakiennes. « Nous savions que la fin de la bataille aurait lieu vers chez nous, se souvient-elle. Nous avons essayé de fuir, mais Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique, EI] nous en a empêchés. Il ne nous restait plus qu’à attendre.
Depuis le début de son engagement en Irak et en Syrie, la coalition internationale contre l’EI n’a cessé de mettre en avant sa préoccupation pour le sort des populations et la fermeté de ses règles d’engagement, censées garantir un niveau minimal de pertes civiles. C’est pourtant dans les « capitales » densément peuplées de l’EI – Mossoul en Irak et Rakka en Syrie –, que la guerre contre les djihadistes...

Autres actualités

07 - Mars - 2018

Le « Macron de Sierra Leone » en lice pour le pouvoir

Un ancien fonctionnaire de l’ONU ouvre le jeu face au parti dirigeant et à son opposition traditionnelle. Pour se faire une place dans le paysage politique de la Sierra Leone...

06 - Mars - 2018

A Téhéran, Jean-Yves Le Drian se heurte à l’intransigeance iranienne

En visite dans la capitale iranienne, le chef de la diplomatie française n’a pas réussi à obtenir du président Hassan Rohani les concessions souhaitées...

06 - Mars - 2018

A Pyongyang, dîner d’apaisement entre les Corées

Le président Kim Jong-un a reçu une délégation sud-coréenne, comprenant le chef du renseignement. La Corée du Sud poursuit sa délicate...

02 - Mars - 2018

Taxes sur l’acier et l’aluminium : l’annonce de Donald Trump provoque de vives réactions

« Inacceptable », « mesures injustes »… indignation à travers le monde après que le président américain a déclaré jeudi...

02 - Mars - 2018

En Italie, des élections à plusieurs inconnues

Près de 50 millions d’électeurs sont appelés aux urnes dimanche. Aucune majorité claire ne se dégage dans les sondages, malgré la poussée de...