">

Derrière les nominations à la tête de l’UE, le duo France-Allemagne à la manœuvre

03 - Juillet - 2019

La France et l’Allemagne peuvent célébrer la force de leur alliance dans le choix d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission, et de Christine Lagarde pour diriger la Banque centrale européenne. Mais l’unité affichée in extremis par Emmanuel Macron et Angela Merkel fait suite à des semaines de tensions entre les deux partenaires et, surtout, d’incertitudes sur la force d’entraînement du tandem. L’autorité de la chancelière s’est effritée parmi les conservateurs européens, en particulier dans l’est du continent. Mais le président français n’a pas les moyens, à ce stade, de s’imposer sans Mme Merkel.
Avant le compromis scellé mardi 2 juillet, l’échec du sommet du dimanche 30 juin est, de ce point de vue, révélateur. Le camp français n’a alors pas caché son exaspération devant l’incapacité d’Angela Merkel à convaincre ses partenaires du Parti populaire européen (PPE) du bien-fondé de l’accord dégagé entre Paris et Berlin en marge du G20 d’Osaka, au Japon, qui partageait les « top jobs » entre sociaux-démocrates et conservateurs. « Le PPE a baladé tout le monde à Osaka », s’énervait en privé Emmanuel Macron, qui pensait arriver à Bruxelles avec un deal « prémâché », afin d’éviter une crise. « L’Allemagne n’a pas fait le travail de conviction auprès des petits pays. Or, ce sont eux qui font pivot au moment du vote », abondait Amélie de Montchalin, la secrétaire d’Etat aux affaires européennes.
« Ne jamais perdre le fil »
Pour autant, dans la nuit de dimanche à lundi, pas question de lâcher la chancelière allemande. « Depuis son élection, le président a le même mode de fonctionnement : il ne cache pas ses désaccords, mais il les exprime en privé. En public, il fait attention à ne ­jamais perdre le fil avec les Allemands. Depuis deux ans, il n’a jamais joué l’affrontement », explique-t-on à l’Elysée. « Dans la nuit, Merkel a apprécié que la France tienne bon sur [la nomination à la présidence de la Commission du social-démocrate néerlandais] Frans Timmermans, alors qu’on voyait que cette solution avait peu de chances d’aboutir », raconte un membre de la délégation tricolore, en allusion à la fronde d’une partie du PPE, des pays d’Europe centrale, Pologne et Hongrie en tête, et de l’Italie.

Autres actualités

03 - Octobre - 2018

« Le malheur franco-allemand, c’est que Paris et Berlin ne sont plus au même tempo depuis longtemps »

Problème de rythme, calendriers politiques décalés, priorités différentes : le tandem franco-allemand n’avance pas. Le modèle est-il...

03 - Octobre - 2018

L’Irak se dote d’un nouvel exécutif

Elu président par le Parlement, le Kurde Barham Saleh a chargé le responsable chiite indépendant Adel Abdoul Mahdi de former le gouvernement. Après plus de quatre...

02 - Octobre - 2018

« La question de l’immigration est en passe de s’imposer comme l’enjeu central des européennes »

Le paysage des élections européennes de mai 2019 se dessine à vive allure depuis la rentrée. Certes, la configuration des forces en présence est encore floue....

02 - Octobre - 2018

Début de mandat difficile pour le premier ministre pakistanais

« Il est le leader du siècle. » Lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision Hum News jeudi 27 septembre, Bushra Bibi...

01 - Octobre - 2018

Guerre au Yémen : le soutien américain à la coalition exaspère le Congrès

L’implication de Washington se traduit par un soutien logistique apporté par les Etats-Unis à la coalition arabe en guerre contre la rébellion houtiste depuis 2015....