Des guerres et des amis autocrates : le bilan mitigé de François Hollande sur l’Afrique

03 - Décembre - 2016

Des guerres et des amis autocrates : le bilan mitigé de François Hollande sur l’Afrique

Le quinquennat du président français sur le continent a été marqué par une certaine continuité mais aussi une parole « lucide » sur les crimes de la France.
François Hollande a renoncé à livrer bataille pour sa réélection alors que le treillis lui va si bien. Décrié pour son incapacité à trancher et son goût immodéré du compromis, le président français a su pourtant très vite endosser des habits de chef de guerre. Le continent africain a été le premier terrain d’expression de sa politique d’intervention militaire et son ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, s’est rapidement dévoilé comme son « ministre de l’Afrique ».

Laurent Fabius n’ayant jamais prêté une attention particulière aux enjeux du sud du Sahara, préférant s’investir sur d’autres dossiers tels que le nucléaire iranien, la Syrie ou la lutte contre le réchauffement climatique, c’est donc à l’hôtel de Brienne que s’est décidée une bonne partie de la politique africaine de la France ces quatre dernières années. Pour les dirigeants et opposants de passage à Paris, l’étape de la rue Saint-Dominique est devenue au moins aussi importante que celle du Quai d’Orsay ou du 2 rue de l’Elysée où est installée « la cellule Afrique » de la présidence.
« Frapper et transférer »

Ce fut tout d’abord au Mali, en janvier 2013, où sept mois après sa prise de fonction, que François Hollande s’affirma comme le fer de lance du combat contre les groupes djihadistes. Alors qu’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et ses alliés occupaient déjà toute la partie septentrionale de cette ancienne colonie française, le président français n’hésita pas à engager la troupe dès que les forces islamistes entamèrent leur descente vers le Sud. De bonne source, le général Puga, son chef d’état-major particulier de l’époque, fut également décisif dans la célérité de la réponse. Depuis, l’opération « Serval » s’est muée en « Barkhane », une opération régionale qui compte près de trois mille hommes déployés sur la bande sahélo-saharienne, et le combat contre les groupes islamistes armés s’est poursuivi en Libye, en Syrie, en Irak, mais aussi autour du lac Tchad, où Paris appuie les armées de la région en lutte contre Boko Haram.

Moins d’un an après l’intervention au Mali, c’est au tour de la République centrafricaine de voir les soldats français débarquer sur son sol en décembre 2013. Alors que ce pays habitué des expéditions militaires françaises basculait dans une guerre civile entre rebelles de la Séléka et milices anti-Balaka, entraînant un déchirement entre la majorité chrétienne et animiste et la minorité musulmane, Paris contribua à un apaisement de la situation avec l’opération « Sangaris » – qui s’est achevée fin octobre – mais sans être en mesure de régler les problèmes de fond.

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