Donald Trump amorce un repli américain
Donald Trump amorce un repli américain
La nouvelle administration multiplie les signaux d’un unilatéralisme dépouillé de considérations diplomatiques.
Une semaine seulement après avoir prêté serment, le nouveau président des Etats-Unis a déjà multiplié les signes de ce qui pourrait devenir une ligne directrice de sa présidence : le repli. Dans son discours d’investiture, Donald Trump a réduit les relations internationales à un jeu à somme nulle. Le monde entier, a-t-il assuré, s’est enrichi aux dépens de son pays. Une conviction ancienne à laquelle l’exercice de la présidence donne une nouvelle dimension.
Lundi 23 janvier, M. Trump a ainsi mis un terme à la participation américaine au projet d’accord de libre-échange unissant des pays riverains du Pacifique, lui portant un coup fatal. Mardi, il a rétabli l’interdiction de financer les organisations non gouvernementales dont les programmes de planning familial n’excluent pas le recours à l’avortement, une mesure qui pourrait pénaliser l’Afrique subsaharienne. Il s’est fâché ensuite avec le président mexicain Enrique Peña Nieto, en confirmant son intention de construire un mur sur la frontière pour bloquer le passage des migrants.
Vendredi, M. Trump a également signé un décret permettant de bloquer temporairement l’arrivée aux Etats-Unis de ressortissants de pays musulmans en proie au terrorisme, à l’exception de personnes issues de « minorités religieuses », autrement dit les chrétiens. La liste comprend l’Irak, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen, mais ni le Pakistan, l’Afghanistan, ou l’Arabie saoudite. Ce décret, dont le détail n’a pas été rendu public, stopperait pendant quatre mois le programme fédéral...