Donald Trump : les cent jours d’un président déroutant
Donald Trump : les cent jours d’un président déroutant
Plus de trois mois après son entrée à la Maison Blanche, le magnat républicain, héraut de « L’Amérique d’abord », demeure toujours aussi indéchiffrable.
Cent jours de pouvoir. C’est un cap en général délicat à franchir, celui du tout premier bilan, rarement louangeur, souvent critique, voire assassin. Qu’en est-il dans le cas de Donald J. Trump ? Que faut-il pour l’heure retenir de l’action du 45 président des Etats-Unis, celui dont bien peu avait anticipé la victoire en novembre face à la démocrate Hillary Clinton ?Plus de trois mois après sa prise de fonctions, le locataire de la Maison Blanche, qui n’a encore effectué aucun séjour officiel à l’étranger, pâtit d’une cote de popularité peu reluisante : d’après un sondage CNN/ORC, seuls 44 % des sondés se disent satisfaits de sa manière de diriger le pays – soit le niveau le plus bas enregistré par un président à ce stade, le précédent étiage ayant été atteint par Bill Clinton, à 55 % d’opinions favorables. Tout ou presque le sépare de ses prédécesseurs, note le Boston Globe.Si les citoyens américains ne se montrent pas trop véhéments quant à sa gestion des affaires diplomatiques et sécuritaires et ne le contestent pas fondamentalement dans son rôle de « commandant en chef », ils sont beaucoup plus acerbes sur sa façon de traiter les questions de santé et d’immigration. Sans doute faut-il y voir une forme de réprobation, par rapport à sa volonté de faire litière de « l’Obamacare » dans le premier cas, d’interdire l’accès au sol américain aux ressortissants de certains pays musulmans, dans le second.Depuis qu’il a pris les rênes de la première puissance mondiale, Donald Trump, chantre de « L’Amérique d’abord » (« America First »), se plaît à faire bouger les lignes en revendiquant une approche instinctive et imprévisible qui déroute jusqu’à son propre camp. Sur le plan diplomatique, le rapprochement annoncé avec la Russie de Vladimir Poutine n’a pas eu lieu. Au contraire, les relations avec Moscou semblent connaître un nouveau nadir. Coup de froid passager ou mésentente durable ? BBCL’incertitude prévaut également autour de l’avenir.