Donald Trump, un trouble-fête à Washington
Donald Trump, un trouble-fête à Washington
Le nouveau président est arrivé à la Maison Blanche comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Cent jours après, l’establishment commence à peine à se remettre du choc.
Un insurgé à la Maison Blanche. Lorsque Donald Trump s’installe, le 20 janvier, dans cette bâtisse un peu rococo que la famille Obama a occupée sans histoires pendant huit ans, les Américains savent que quelque chose a fondamentalement changé – et pas seulement les tentures drapées vieil or qu’il a fait accrocher le jour même dans le bureau Ovale. Nouveau venu en politique, le président est un milliardaire qui a fait fortune dans un des secteurs les plus impitoyables, l’immobilier, depuis une ville qui ne fait pas de cadeaux, New York. Le grand public connaissait surtout de lui son émission de télé-réalité « The Apprentice » et son image d’homme à femmes, abondamment nourrie par les magazines people.
Mais l’homme qui a été élu le 8 novembre au terme d’une campagne populiste et mouvementée contre Hillary Clinton ne fait plus dans le divertissement – du moins pas volontairement. « The Donald » est devenu « Potus », l’acronyme officiel de President of the United States. Il prend le pouvoir avec l’intention de l’exercer, et de l’exercer autrement : en octobre, il promettait, s’il était élu, d’« assécher le marigot », parlant de la capitale fédérale. Son discours d’investiture est une déclaration de guerre à Washington et à ses élites, qui coulaient des jours tranquilles sur les bords du Potomac à l’abri de la sourde colère montant de l’Amérique profonde. Il jure de leur « reprendre le pouvoir pour le rendre au peuple ». Trop longtemps, accuse Donald Trump ce 20 janvier, « les politiciens ont prospéré » et « Washington a fleuri » sans se soucier du « peuple ». « L’establishment s’est protégé, mais n’a pas protégé les citoyens de ce pays. Tout cela va changer, ici et maintenant ! », jure-t-il.
Cent jours plus tard, qu’est-ce qui a changé ? De novembre à janvier, l’élite washingtonienne a observé avec une appréhension grandissante le passage de relais chaotique entre une administration Obama.