Emmanuel Macron, défenseur prudent de l’ouverture commerciale
Emmanuel Macron, défenseur prudent de l’ouverture commerciale
Le président français adopte, à l’échelle de l’Union européenne, un discours résolument axé sur la « protection ».
Défense de l’ouverture, exigence de garde-fous… Le credo commercial du nouveau président français n’a pas fini d’interroger une Commission européenne très chahutée, ces derniers mois, sur son agenda pro-libre-échange. Marine Le Pen, son adversaire du second tour, le taxait de « mondialiste ». Emmanuel Macron adopte pourtant, à l’échelle de l’Europe, un discours résolument axé sur la « protection ».
Seul candidat à la présidentielle ouvertement favorable au traité commercial entre l’Union européenne (UE) et le Canada, le CETA, M. Macron a légèrement amendé sa position en fin de campagne. Il a promis de se rendre à l’évaluation d’un comité d’experts, notamment sur les conséquences environnementales de cet accord controversé. Et d’en tirer « toutes les conclusions » avant une quelconque ratification par le Parlement français. Pour le chef de l’Etat, il s’agit de donner des gages aux détracteurs du traité, sans forcément le remettre en question.
« Fondamentalement, il a un projet compatible avec les grandes options défendues à Bruxelles, estime un spécialiste du commerce au sein de la Commission. Il veut peser sur la mondialisation en continuant à négocier des accords qui imposent des règles là où il n’y en a pas. » Dans son programme, M. Macron affirme qu’il réclamera l’introduction de clauses fiscales, sociales et environnementalesdans tous les traités commerciaux de l’UE. Une exigence que reprend peu ou prou la Commission dans son « document de réflexion » sur la globalisation publié le 10 mai.
Réticence
Reste l’ordre des priorités. Ces derniers mois, Bruxelles a signalé vouloir accélérer les négociations commerciales en cours avec des pays tiers. Une stratégie qui vise à prendre le contre-pied des Etats-Unis, où l’élection de Donald Trump marque un désengagement américain sur le terrain du libre-échange. Dans l’entourage de M. Macron, on estime a contrario qu’aucune négociation ambitieuse.