Emmanuel Macron veut accroître la place de la France en Inde

10 - Mars - 2018

Lors de sa visite, du 9 au 12 mars, le président français souhaite faire de Paris la porte d’entrée de New Delhi dans l’UE. Pour le moment, la France n’est qu’un partenaire commercial marginal.
Après la Chine en janvier et avant de recevoir en juillet, à Paris, le premier ministre du Japon Shinzo Abe, Emmanuel Macron se rend dans l’autre géant asiatique, l’Inde, pour une visite d’Etat de plus de trois jours, du 9 au 12 mars.

Attendu vendredi en fin de journée à New Delhi, le président de la République est accompagné de son épouse Brigitte Macron, de cinq ministres et de plusieurs parlementaires, ainsi que d’une délégation composée de nombreux dirigeants de grandes entreprises, PME et start-up. Il se rend dans le deuxième pays le plus peuplé au monde avec l’ambition d’y renforcer la présence française, encore timide.

Selon Paris, le marché indien est encore trop « limité » pour les investisseurs français. Les échanges commerciaux entre les deux pays sont certes équilibrés, mais restent faibles et dominés par le secteur aéronautique : l’Inde n’est que le dix-huitième client de la France et son vingtième fournisseur à l’échelle internationale. M. Macron entend donc vanter les mérites français, notamment en matière d’énergie, de défense et d’environnement, et plaider pour le libre-échange, quelques semaines seulement après que l’Inde a relevé ses taxes douanières, notamment sur les importations de panneaux solaires ou de pièces automobiles.

Profitant du départ des Britanniques de l’Union européenne (UE) en 2019, M. Macron souhaite que la France remplace le Royaume-Uni comme porte d’entrée de l’Inde sur le Vieux Continent. « Votre partenaire historique, traditionnel en Europe a toujours été le Royaume-Uni, et je veux que la France devienne le nouveau partenaire, le partenaire de référence du XXIe siècle », a-t-il déclaré cette semaine à l’hebdomadaire India Today.
« Macron le manager »

Le chef de l’Etat a eu les honneurs de la couverture du dernier numéro de ce magazine qui consacre plus de vingt pages à sa visite. « C’est la première fois qu’un président français fait la une de India Today », s’est empressé de faire savoir le cabinet élyséen, comme un signe selon Paris de l’importance du déplacement de M. Macron.

Avec ses faux airs de la série House of Cards, la « une » d’India Today rappelle la mise en scène du portrait présidentiel officiel. Le chef de l’Etat y pose en contre-plongée, debout devant son bureau à l’Elysée, ses deux mains posées sur le meuble. Le menton haut, il affiche le sourire conquérant et l’insolence de sa jeunesse politique. « Macron le manager » y est décrit comme un « mâle alpha » à « l’allure sportive », qui « n’a pas peur d’user [en France] de méthodes non conventionnelles pour arriver à ses fins ».

Si Emmanuel Macron espère une moisson de contrats conséquente, la France n’est pour autant que le quatrième partenaire commercial de l’Inde dans l’UE, après l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique.

Selon les derniers chiffres de la direction du Trésor, l’Hexagone n’était que la douzième destination des investissements indiens en Europe, et la soixante-cinquième dans le monde, entre avril et septembre 2017. Sur les 140 multinationales dont les dirigeants étaient invités au château de Versailles par le chef de l’Etat en janvier, seules trois étaient indiennes.
Hélicoptères et Rafale

« Comme lors du voyage en Chine, on ne part pas en Inde avec une logique de compteur, mais il y aura des annonces », a déclaré la présidence française sans dévoiler l’ampleur ni la teneur des contrats et des partenariats envisagés. Les deux pays pourraient notamment conclure un accord qui permettra aux navires indiens d’accéder aux bases françaises de l’océan Indien, une zone où New Delhi s’inquiète de l’influence grandissante de la Chine.

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