En Afghanistan, la Russie se rapproche des talibans

17 - Février - 2017

En Afghanistan, la Russie se rapproche des talibans

La date choisie avait sans doute quelque chose de symbolique. Mercredi 15 février, jour du 28e anniversaire du retrait des troupes soviétiques d’Afghanistan après dix ans d’occupation, une discrète rencontre a été organisée à Moscou entre représentants de six pays sur le « règlement » de la crise afghane. Outre la Russie et l’Afghanistan, cette « consultation régionale » a associé la Chine, l’Inde, le Pakistan, l’Iran, hors de toute présence américaine, dont 6 700 soldats sont toujours engagés en Afghanistan sur les 13 500 que compte l’OTAN, auxquels s’ajoutent 1 700 forces spéciales américaines.
Les participants à la réunion « sont convenus d’intensifier leurs efforts pour promouvoir (…) la réconciliation, tout en préservant le rôle principal de Kaboul et en maintenant le principe, déjà acquis, de l’intégration de l’opposition armée dans la vie civile », a annoncé le ministère des affaires étrangères russe. Moscou, qui, jusqu’ici, fournissait du matériel militaire à l’armée afghane, tout en facilitant l’approvisionnement de l’OTAN par la frontière nord du pays, opère son grand retour dans le jeu afghan, quitte pour cela à s’appuyer sur le mouvement taliban. Et cette bataille d’influence l’oppose, une fois de plus, aux Etats-Unis.
Dégradation de la situation sur le terrain
« Je reste inquiet de l’influence de certains acteurs extérieurs, particulièrement le Pakistan, la Russie et l’Iran », a déclaré devant le Sénat américain, le 9 février, le général John Nicholson, commandant des forces américaines et de l’OTAN en Afghanistan. Cette influence, a-t-il ajouté, « continue de donner légitimité et soutien aux talibans et d’affaiblir les efforts afghans pour créer un Afghanistan stable ». Il nous manque « quelques milliers d’hommes », a encore plaidé le général, en arguant d’une dégradation de la situation sur le terrain, où les forces de l’OTAN n’ont plus de mission de combat depuis le 1er janvier 2015, mais sont chargées de former et de conseiller les forces de sécurité afghanes, qui peinent à contenir l’insurrection talibane.

C’est précisément au nom de cette dégradation que la Russie justifie son initiative, en mettant en avant la menace que fait peser l’organisation Etat islamique (EI). En janvier 2015, cette dernière avait annoncé la création d’une franchise régionale, l’« Etat islamique de la province du Khorasan ». Cité par l’agence russe.

Autres actualités

27 - Juin - 2019

Au Nigeria, les Peuls pris au piège de la guerre pour la terre

« Poussez-vous ! » Un épais nuage de poussière se soulève sous les cris et les coups de bâtons d’adolescents coiffés de chapeaux de paille : la...

27 - Juin - 2019

« Boeing doit redresser son image après la découverte d’un nouveau défaut sur son 737 Max »

Pertes & profits. Les dirigeants de Boeing affichaient une mine rassurée, mi-juin, au salon aéronautique du Bourget (Seine-Saint-Denis). Pensez donc ! Non seulement le groupe...

26 - Juin - 2019

Au Tchad, la peur d’un vent de révolte soudanais

Pour en avoir bénéficié en tant que chef rebelle en 1990 et failli en être la victime en 2006 puis en 2008, Idriss Déby sait que les vents qui amènent le...

26 - Juin - 2019

Après le cuisant revers de l’élection à Istanbul, les critiques émergent au sein du parti d’Erdogan

Pour sa première apparition publique depuis l’échec cuisant subi par son parti lors de l’élection du maire d’Istanbul, le président Recep Tayyip...

25 - Juin - 2019

Washington lance de nouvelles sanctions pour geler les actifs financiers d’Ali Khamenei

La sanction est symbolique. Donald Trump a annoncé, lundi 24 juin, dans le bureau Ovale de la Maison Blanche des sanctions pour geler les actifs financiers du Guide suprême Ali...