En Afrique du Sud, les étudiants s’enflamment contre le coût des études
En Afrique du Sud, les étudiants s’enflamment contre le coût des études
Sans sommation, la grenade assourdissante explose à moins d’une dizaine de mètres. « Voilà, c’est exactement ce que je vous disais, reprend dans un souffle cet étudiant en droit après s’être brusquement écarté. Je suis contre la présence de la police sur le campus, ça ne fait qu’attiser les tensions. »
Devant le principal bâtiment de l’université renommée du Witwatersrand, à Johannesburg, mardi 11 octobre, une cinquantaine de policiers tirent des balles en caoutchouc pour disperser des manifestants. Une poignée d’entre eux répliquent en jetant des pierres.
L’Afrique du Sud traverse une zone de turbulences. Confronté depuis plus de trois semaines à un mouvement national de contestation étudiante, le pays fait désormais également face à une crise gouvernementale. Dans un dossier différent, le parquet a ainsi annoncé le 11 octobre qu’il comptait poursuivre en justice pour fraude le ministre des finances, Pravin Gordhan. Une décision controversée qui risque de peser sur la stabilité de la première économie africaine, déjà mal en point.
C’est l’autorisation donnée le 19 septembre par le gouvernement aux universités pour qu’elles augmentent leurs droits d’inscription en 2017 qui a enflammé plusieurs campus. Les échauffourées sont récurrentes et certaines facultés ont dû fermer leurs portes temporairement.