En Afrique subsaharienne, la pollution domestique affecte fortement l’espérance de vie

08 - Avril - 2019

L’ouest de l’Afrique subsaharienne respire mal. Cette région est la deuxième plus polluée au monde après l’Asie du Sud en ce qui concerne les particules fines, inférieures à 2,5 micromètres (PM2,5). Le Niger, le Cameroun, le Nigeria, le Tchad et la Mauritanie dépassent tous largement les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) concernant l’exposition maximale annuelle à ces polluants. Au Niger, les mesures sont même dix fois supérieures aux normes tolérables.

C’est une des conclusions du troisième rapport annuel du Health Effects Institute (HEI) et de l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) consacré à la qualité de l’air dans le monde, publié le 3 avril. Un travail qui conclut que cette pollution fait reculer l’espérance de vie de 20 mois au niveau mondial. C’est même devenu le cinquième facteur qui augmente le risque de mortalité, derrière la malnutrition, l’hypertension artérielle, l’exposition au tabac et un indice glycémique trop élevé.
Combustibles solides

Contrairement à d’autres régions du globe, ce sont les logements qui, à l’ouest de l’Afrique subsaharienne, constituent la source principale de pollution atmosphérique. « En Afrique subsaharienne, où plus de 80 % de la population cuisine avec des combustibles solides, c’est la pollution domestique de l’air qui affecte le plus l’espérance de vie, en étant responsable d’une baisse d’un an et quatre mois sur une perte totale de presque deux ans d’espérance de vie », précise le rapport. Ces combustibles solides – charbon, bois, charbon de bois, fumier et autres matières issues de la biomasse – causeraient même 24 % des décès dans cette zone.

Ces matériaux, principalement utilisés pour cuisiner, génèrent en effet des émissions toxiques. « Brûlés pour alimenter des cuisinières traditionnelles et peu technologiques, ils émettent un certain nombre de polluants dangereux, surtout du carbone et des particules fines », explique Katherine Walker, chercheuse au HEI qui a contribué au rapport. Leur inhalation entraîne des maladies respiratoires, cardiovasculaires ou encore du diabète. Le rapport met d’ailleurs en évidence le lien entre pollution de l’air et développement du diabète de type 2.

Autres actualités

07 - Novembre - 2019

Macron juge l’Europe au « bord du précipice » et l’OTAN en état de « mort cérébrale »

Le président français s’inquiète de la « fragilité extraordinaire de l’Europe », qui « disparaîtra » si elle ne « se...

07 - Novembre - 2019

Un site de Total utilisé comme prison au Yémen

Sur la route côtière qui lie l’est du Yémen au reste du monde, le long du golfe d’Aden, l’usine de Balhaf a des allures de vaisseau spatial à...

06 - Novembre - 2019

En Syrie, plusieurs morts lors de raids de la Russie et du régime dans le Nord-Ouest

Huit civils ont été tués, mercredi 6 novembre, dans le nord-ouest de la Syrie lors de raids menés par l’aviation russe et le régime de Bachar Al-Assad, a...

06 - Novembre - 2019

Retour sur la naissance d’un djihad paysan dans le centre du Mali

Le visage dissimulé sous un épais turban, il sillonne les rues de Mopti avec sa charrette à deux roues. Anonyme, il se fond dans la foule de commerçants et de badauds....

05 - Novembre - 2019

En Turquie, deux journalistes condamnés puis libérés

Incarcérés en 2016, condamnés à la perpétuité en 2018, une décision cassée en juillet, les journalistes turcs Ahmet Altan et Nazli Ilicak...