">

En Algérie, le front du « cinquième mandat » se fissure

07 - Mars - 2019

Alors que les Algériens se préparent à manifester de nouveau, vendredi 8 mars, contre un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, absent du pays depuis le 24 février, des défections significatives sont enregistrées parmi les organisations liées au régime. Les soutiens du président, très présents au cours des derniers mois, font désormais profil bas ou quittent le navire avec fracas.

Le retournement le plus spectaculaire vient des rangs des anciens combattants de la guerre d’indépendance, qui, il y a encore quelques semaines, disaient leur soutien « indéfectible » à leur « compagnon d’armes ». La très influente Organisation nationale des moudjahidine (ONM) a ouvert le bal, mardi, en saluant des manifestations populaires au « comportement civilisé » et en dénonçant des institutions loin d’être « à la hauteur des aspirations légitimes de notre peuple ».

L’organisation a violemment chargé l’alliance « contre-nature » entre des membres influents du pouvoir et de « présumés investisseurs » à qui l’on a ouvert les portes « pour s’accaparer des deniers publics sous le prétexte d’encourager les investisseurs nationaux ». Des affairistes qui, « grâce à leurs liens au sein de la hiérarchie du pouvoir, ont pu accumuler des fortunes considérables en des temps records », a indiqué l’ONM.
« Un système qui a atteint ses limites »
Les Algériens devinent sans difficulté que les anciens combattants visent des oligarques membres du Forum des chefs d’entreprises (FCE), organisation patronale dirigée par Ali Haddad, un proche de Saïd Bouteflika, le frère du chef de l’Etat. Plusieurs patrons membres du FCE ont d’ailleurs annoncé leur ralliement à la contestation populaire. Neuf d’entre eux, qui se présentent comme le FCE « originel », dont deux prédécesseurs d’Ali Haddad, ont affirmé ne « pouvoir rester sourds à l’expression populaire à laquelle ils adhèrent complètement ».
Une autre défection de poids est venue de l’association des anciens du ministère de l’armement et des liaisons générales (MALG), l’ancêtre des services de renseignements algériens durant la guerre d’indépendance. L’association dirigée par Dahou Ould Kablia, ministre de l’intérieur de 2010 à 2013, affirme que le peuple a « déjà voté le rejet pur et simple du cinquième mandat et de tout ce qui va avec ». « Il n’y a plus de place aux atermoiements et aux manœuvres dilatoires pour perpétuer un système qui a atteint des limites et qui risque de mener le pays à l’aventure et aux plus graves périls », a ajouté l’association des anciens du MALG.

Autres actualités

30 - Avril - 2018

Royaume-Uni : Sajid Javid, nouveau ministre de l’intérieur chargé de désamorcer le scandale sur l’immigration

Figure de l’aile droite des conservateurs, Sajid Javid remplace Amber Rudd et va renforcer, au sein du gouvernement de Theresa May, le camp des eurosceptiques les plus remontés en...

28 - Avril - 2018

Au sommet de Panmunjom, les deux Corées ont repris leur destin en main

Après une année marquée par la crainte d’une nouvelle guerre, la déclaration signée vendredi renforce la dynamique d’apaisement observée...

28 - Avril - 2018

Sahara occidental : l’ONU presse pour un compromis dans les six prochains mois

La Minurso, la mission de l’ONU au Sahara occidental a été renouvelée pour six mois seulement afin de mettre une pression maximale sur le Maroc et le Front Polisario....

27 - Avril - 2018

A Gaza, la stratégie de l’armée israélienne mise en cause par le grand nombre de blessés par balles

Depuis le début de la « marche du grand retour », près de 1 500 civils ont été blessés alors qu’ils manifestaient sans armes et du...

27 - Avril - 2018

Au Nigeria, Boko Haram lance un assaut contre la ville de Maiduguri

Les combattants tenteraient d’atteindre une caserne où plusieurs centaines de membres présumés du groupe djihadiste sont emprisonnés. Des combattants...