En Allemagne, ambiance électrique au Bundestag pour les premiers pas de l’extrême droite

25 - Octobre - 2017

La séance inaugurale du Parlement s’est déroulée, mardi, avec 92 députés du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD). Un score inédit depuis l’après-guerre.
Alice Weide et Alexander Gauland, leaders du parti AfD, au Bundestag, le 24 octobre.
Il était un peu plus de 13 heures, mardi 24 octobre, quand Wolfgang Schäuble, tout juste élu président du Bundestag à une large majorité (501 pour, 130 contre et 30 abstentions), a gagné sa nouvelle place pour s’adresser à ses collègues députés. « Mesdames et messieurs… », a-t-il commencé, avant d’être interrompu par des « Micro ! Micro ! », signifiant que personne ne l’entendait au-delà des premiers rangs. « Il faut que j’appuie moi-même sur le bouton ? », a alors demandé celui qui était encore, quelques instants plus tôt, ministre des finances.
Puis le son est revenu. « Les débuts sont toujours difficiles », a enchaîné M. Schäuble, 75 ans, dont quarante-cinq comme député conservateur (CDU) et dix-neuf comme ministre fédéral d’Helmut Kohl et d’Angela Merkel, provoquant l’hilarité générale.

Ce fut là le seul moment de détente d’une journée qui fut, au contraire, empreinte d’une singulière gravité. Pour la première fois depuis les années 1950, un parti situé à la droite de la CSU, l’alliée de la CDU en Bavière, est entré, ce mardi, au Bundestag : 92 députés sur 709, tous élus sous la bannière Alternative pour l’Allemagne (AfD), le 24 septembre, mais dont deux avaient déjà quitté le parti avant la séance constitutive de la nouvelle assemblée, à l’instar de Frauke Petry, l’ex-présidente de l’AfD désormais reléguée au dernier rang et qui a passé l’essentiel de son temps le regard plongé dans son smartphone.
Etonnante image que celle de cette femme qui, ces deux dernières années, a incarné une AfD conquérante et qui, le jour de son entrée au Bundestag, ce « cœur de la démocratie allemande », selon les mots de M. Schäuble, semblait assister en spectatrice au triomphe des siens.

Evocation de Göring
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