En Allemagne, le parti d’extrême droite AfD connaît des divisions internes

17 - Mars - 2017

En Allemagne, le parti d’extrême droite AfD connaît des divisions internes

A six mois des législatives, Alternative pour l’Allemagne stagne autour de 8 % dans les sondages.

Frauke Petry l’a reconnu. « Je ne cache pas que nous aurions souhaité que Geert Wilders fasse un meilleur score », a déclaré la coprésidente du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), jeudi 16 mars, au lendemain du revers essuyé par le Parti pour la liberté (PVV) aux élections législatives néerlandaises.
La chef de file de l’extrême droite allemande attendait pourtant beaucoup de ce scrutin. A ses yeux, il devait concrétiser la prophétie qu’elle avait faite à Coblence (Rhénanie-Palatinat), le 21 janvier, où elle avait invité plusieurs dirigeants européens d’extrême droite. « Il est en train de se passer quelque chose. Sur cette tribune sont présents ceux qui viennent offrir une alternative pour l’Europe », s’était enflammée Mme Petry, entourée de Geert Wilders et de Marine Le Pen. Deux dirigeants dont les succès électoraux à venir étaient censés annoncer celui de son propre parti aux législatives allemandes du 24 septembre.

Des propos jugés trop extrêmes
Selon Mme Petry, le score décevant de M. Wilders serait lié à son style. « Les gens veulent un discours clair, mais quand le ton est trop dur, cela les effraie », estime-t-elle. Une allusion aux déchirements qui traversent l’AfD depuis le discours prononcé par Björn Höcke, l’un de ses dirigeants, à Dresde (Saxe), le 18 janvier. « Nous, Allemands, sommes le seul peuple au monde ayant planté au cœur de sa capitale un monument de la honte », avait-il déclaré au sujet du Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe construit à Berlin, avant de plaider pour que l’Allemagne opère « un virage à 180 degrés » dans son rapport au passé.
Outre-Rhin, ces déclarations avaient provoqué une intense polémique, y compris au sein de l’AfD, où Mme Petry a qualifié M. Höcke de « fardeau pour le parti » et la direction avait fini par ouvrir une procédure d’exclusion. Près de deux mois plus tard, celle-ci n’a toujours pas abouti, malgré les propos tenus entre-temps par M. Höcke dans le Wall Street Journal. « Le problème est que l’on décrit Hitler comme le mal absolu. Nous savons toutefois que, dans l’histoire, il n’y a ni noir ni blanc, mais beaucoup de gris », a-t-il déclaré, le 2 mars, dans le quotidien américain.

Depuis sa fondation en 2013, l’AfD n’en est pas à sa première crise interne. En 2015, l’élection à la tête du parti de Frauke Petry, partisane d’un durcissement.

Autres actualités

22 - Février - 2018

Aux Etats-Unis, les jeunes bousculent le débat sur le « gun control »

Après la tuerie de Parkland, un mouvement issu de la base contraint les dirigeants politiques à ouvrir le dossier de la violence par balle. Est-ce un tournant ? Le moment...

22 - Février - 2018

Comment l’Australie a fait cesser les fusillades de masse

En restreignant le port d’arme, Canberra a fait chuter le taux d’homicides par balle. Le 28 avril 1996, Martin Bryant, un déséquilibré de 28 ans, armé...

21 - Février - 2018

A Afrin, les Kurdes reçoivent le soutien de milices prorégime

Des forces fidèles à Bachar Al-Assad s’opposent à l’offensive turque sur l’enclave. Un convoi de combattants pro-Assad passe devant un portrait du...

21 - Février - 2018

Le Tchad et le Qatar signent la fin de leur brouille diplomatique

Les ambassadeurs des deux pays vont rejoindre leurs postes dans l’immédiat, a annoncé le ministère qatari des affaires étrangères. Le...

19 - Février - 2018

« Russiagate » : la désinvolture coupable de Trump

La Russie a bel et bien tenté de peser sur le résultat de la présidentielle. Le président américain devrait ne plus fermer les yeux sur la gravité de...