En Allemagne, les jeunes du SPD ne croient pas à la coalition
Pour la nouvelle génération sociale-démocrate, gouverner avec Angela Merkel sera contre-productif.
Au dernier moment, elle a hésité à venir, « exaspérée par ce qui se passe en ce moment ». A 35 ans, dont « une dizaine » au Parti social-démocrate (SPD) allemand, Eva a bien sûr suivi de près l’actualité politique des deux derniers jours. Au début, tout se déroulait plutôt bien. En prenant connaissance, mercredi 7 février, du contenu du « contrat de coalition » négocié entre le SPD et les conservateurs de la CDU-CSU, elle s’est dit que « ça allait », qu’il y avait même « plutôt des bonnes choses dedans », notamment sur l’Europe, tout en regrettant « le vide total sur les sujets liés à l’environnement ».
Mais la situation s’est vite gâtée. Rapidement, elle a constaté qu’« il n’était plus question que de petites histoires de personnes ». Alors, vendredi 9 février, quand elle a appris que Martin Schulz, deux jours après avoir annoncé sa nomination aux affaires étrangères, renonçait finalement à entrer au gouvernement, elle a d’abord songé à rester chez elle. « Aucune envie d’entendre parler de ça », dit-elle.
Pourquoi est-elle venue, alors ? Pourquoi a-t-elle traversé Leipzig (Saxe), par un froid glacial, pour assister à un débat sur la « grande coalition », sur laquelle les 463 723 adhérents du SPD seront invités à voter pour ou contre, entre le 20 février et le 2 mars ? D’abord et surtout « pour se faire un avis », car même si elle « penche plutôt pour le oui », elle n’en est pas non plus « sûre à cent pour cent ».
« Se refaire une santé »
Et puis il y a l’affiche, reconnaît-elle aussi. Comprenez la présence de Kevin Kühnert, le chef de file des « Jusos », les jeunes socialistes, 28 ans, qui a acquis une notoriété nationale depuis quelques semaines en s’installant dans le rôle d’opposant principal à l’entrée du SPD au gouvernement. Alors, quand elle a su que c’était à Leipzig que le jeune homme entamait son « NoGroKo tour », sa tournée...