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En Arabie saoudite, le prince héritier Mohammed Ben Salman dans l’ouragan Khashoggi

18 - Octobre - 2018

Sur les images de sa rencontre avec le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, mardi 16 octobre, dans un palais de Riyad, il apparaît souriant et détendu. Pourtant, Mohammed Ben Salman, le prince héritier saoudien, homme-orchestre de la monarchie, joue son avenir politique dans l’ouragan médiatique soulevé par la disparition de Jamal Khashoggi.
Pour les bons connaisseurs du royaume, il est inconcevable que les agents saoudiens, à qui est imputé l’assassinat de ce journaliste et dissident, le 2 octobre, à Istanbul, aient pu opérer sans son aval. Photos et témoignages à l’appui, le New York Times a rapporté qu’au moins quatre d’entre eux font partie de sa garde rapprochée. « L’opération porte définitivement la marque de Mohammed Ben Salman, dit l’universitaire Nabil Mouline. Vu la configuration actuelle du système politique saoudien, le donneur d’ordre, c’est lui. »
Le haut-le-cœur planétaire suscité par les révélations sordides de la presse turque – de la scie à os qui aurait permis de démembrer le corps de Jamal Khashoggi, jusqu’au médecin légiste qui aurait écouté de la musique tout en exécutant sa basse besogne – a gagné les rangs du Parti républicain américain, jusque-là fan du numéro deux saoudien, surnommé « MBS ». « Ce type est un engin de démolition, s’est écrié le sénateur Lindsey Graham, dans une interview à la chaîne conservatrice Fox News. Rien ne se passe en Arabie saoudite sans qu’il en soit informé. C’est un individu toxique. Il ne peut pas devenir un dirigeant sur la scène mondiale. »
Un souverain bis
Les défections en cascade enregistrées par le « Davos saoudien », prévu la semaine prochaine à Riyad, de la part de mastodontes de la finance, comme le PDG de BlackRock, le plus grand gestionnaire de portefeuilles du monde, constitue un plébiscite anti-MBS supplémentaire. L’an passé, l’édition inaugurale de cette foire aux investisseurs avait tourné au triomphe du prince héritier,...

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