En Catalogne, les indépendantistes veulent résister à la mise sous tutelle
Les dirigeants séparatistes entendent continuer à mobiliser leurs partisans en vue du scrutin régional convoqué par Madrid le 21 décembre.
Lors de la proclamation de l’indépendance au Parlement de Catalogne, à Barcelone, le 27 octobre.
Le mouvement indépendantiste catalan affronte son plus grand défi : mobiliser ses sympathisants sur la durée et éventuellement, si la résistance face à Madrid l’exige, les pousser à la désobéissance et à l’insoumission.
Dans le cadre de cette nouvelle stratégie et afin de résister à la mise sous tutelle décidée vendredi 27 octobre par le Sénat espagnol, l’Assemblée nationale catalane (ANC), l’une des grandes plates-formes de mobilisation des séparatistes, a demandé aux 200 000 fonctionnaires de la Généralité de « soutenir le gouvernement légitime » de Carles Puigdemont et d’opposer une résistance passive aux instructions qu’ils pourraient recevoir dès l’application de l’article 155 de la Constitution espagnole, « qui ne respecte pas les lois en vigueur ». Quant au syndicat indépendantiste Inter-CSC, il parlait de convoquer une grève générale de onze jours, à partir du 30 octobre.
Il faut trouver un récit convaincant pour cette transition délicate. C’est une chose de frôler l’abîme, c’en est une autre d’y plonger. La grande force des rassemblements de ces dernières années a été leur côté pacifique, festif, en général les jours fériés sous un beau soleil. Il est aussi relativement facile de convaincre des étudiants de se mobiliser en permanence ; un peu moins de demander à des militants plus chevronnés, même les plus convaincus, de s’insurger contre les mesures de Madrid et éventuellement d’en payer le prix.
« Désobéissance civile massive »
Toute cette semaine, l’ANC et Omnium Cultural – l’autre grande organisation indépendantiste – ont organisé des réunions de fidèles dans toute la Catalogne pour expliquer ce qui risque de se passer dès la mise sous tutelle de la région.
La Candidature d’unité populaire (CUP), le groupuscule anticapitaliste – ils ne comptent que dix des 172 députés du Parlement régional –, qui regroupe le noyau dur du sécessionnisme, est allée un peu plus loin en appelant à une « désobéissance...