En Centrafrique, les trois erreurs fatales de la communauté internationale

27 - Octobre - 2016

En Centrafrique, les trois erreurs fatales de la communauté internationale

C’est désormais une évidence : le double scrutin présidentiel et législatif organisé en décembre 2015 en Centrafrique n’a pas tiré le pays de la crise qu’il traverse depuis le renversement, en mars 2013, du président François Bozizé par les rebelles de la Séléka. A analyser de près le climat sécuritaire à Bangui, la capitale, et dans le reste du territoire national, on peut même affirmer que rien n’a véritablement changé, même si le pays s’est doté d’un président de la République et d’un Parlement élus au suffrage universel. Cette situation paradoxale s’explique par une succession d’erreurs commises par ce qu’on désigne abusivement, sans doute, la « communauté internationale ». Ici, il s’agit de tout le monde sauf les Centrafricains eux-mêmes.
La RCA n’est pas le Mali

« Je serai intransigeant sur la date de l’élection présidentielle » avait déclaré en juin 2013 lors de la remise du Prix Houphouët-Boigny pour la promotion de la paix à l’Unesco le président français François Hollande en parlant du Mali.

Aussitôt dit, aussitôt fait : la présidentielle a été organisée le 28 juillet 2013 alors que de nombreuses personnalités maliennes estimaient que les conditions n’étaient pas réunies pour un scrutin libre, transparent et démocratique. Le candidat du Parti de la renaissance nationale (Parena), Tiébilé Dramé, s’était même retiré de la compétition pour, disait-il, protester contre le diktat des partenaires du Mali.

A Paris, les responsables chargés du dossier centrafricain, notamment au ministère de la défense, en étaient arrivés à être convaincus que la recette électorale malienne pouvait être appliquée en Centrafrique aussi. Endossant la grille de lecture française de la crise en Centrafrique, la communauté internationale a ainsi commis sa première erreur suivant le postulat : mieux vaut une mauvaise élection que pas d’élection du tout.

Comme si cette première erreur ne suffisait pas, la communauté internationale y a ajouté une deuxième, en considérant qu’on pouvait parvenir à une sortie de crise sans forcément procéder au désarmement des milices armées, principalement les anti-balaka et la Séléka. En effet, si, aux premières heures de l’opération française « Sangaris » lancée le 5 décembre 2013, les militaires français avaient procédé au désarmement et au cantonnement des rebelles de la Séléka, ce processus a été très vite abandonné. Les rebelles, qui n’en demandaient pas tant, en ont profité pour se replier dans le nord avec armes et bagages.

Autres actualités

22 - Avril - 2020

En Argentine, le défi du confinement dans les bidonvilles

Il n’aura fallu que quelques semaines pour bouleverser le quotidien de la paroisse San Juan Bosco, située au cœur du bidonville La Carcova. En cuisine, les...

22 - Avril - 2020

Coronavirus : en frappant « vite et fort », la Nouvelle-Zélande espère éradiquer la pandémie

La Nouvelle-Zélande pourrait être en train de gagner son pari contre la propagation du Covid-19. Mardi 21 avril, un mois après que la première ministre, Jacinda Ardern,...

21 - Avril - 2020

Près de 135 millions de personnes dans 55 pays étaient au bord de la famine en 2019

Les crises s’empilent. Le rapport mondial sur les crises alimentaires 2020, publié mardi 21 avril par l’Organisation des Nations unies (ONU), met en garde. Si les conflits sont...

21 - Avril - 2020

Au Royaume-Uni, les banques alimentaires font face à une demande sans précédent

ReportageUn million et demi de Britanniques ont passé au moins une journée sans manger depuis le début du confinement, le 23 mars. La nef de St Margaret the Queen est...

20 - Avril - 2020

L’armée du Lesotho rentre dans ses casernes, inquiétude à l’étranger

L’armée du Lesotho est rentrée, dimanche 19 avril, dans ses casernes, au lendemain de l’opération ordonnée par le premier ministre Thomas Thabane pour...