En Chine, Xi Jinping réussit un coup d’Etat constitutionnel

12 - Mars - 2018

L’amendement qui supprime la limitation du nombre de mandats présidentiels a été adopté, avec vingt autres, dimanche 11 mars.
Il a suffi d’un seul vote pour adopter vingt et un amendements à la Constitution chinoise, les premiers proposés depuis 2004. Parmi eux, la suppression de la limite des deux mandats pour le président, cause depuis deux semaines d’un torrent de commentaires critiques en Occident. L’affaire a été vite conclue lors de leur soumission, dimanche 11 mars, à l’Assemblée nationale populaire, le Parlement chinois : deux voix contre, trois abstentions et un vote invalidé sur les 2 964 députés présents dans l’immense amphithéâtre du Palais du peuple à Pékin.

Les députés « ordinaires », c’est-à-dire des membres du parti pour la plupart mais aussi quelques personnalités cooptées, comme le cinéaste Jia Zhangke, avaient pris place sur les fauteuils de l’amphithéâtre. Leur faisaient face, juchés sur la scène, les quelque 200 membres du comité central du Parti communiste chinois (PCC) et de son bureau politique, eux aussi appelés à glisser leur bulletin grand format dans une urne rouge.

Le président chinois et secrétaire général du parti, Xi Jinping, le fit sous les applaudissements de la salle. Dehors, le très stalinien Palais du peuple était barricadé par un labyrinthe de barrières et de contrôles surveillé par des militaires en faction, extincteur à portée de main, et tout ce que la République populaire semble compter d’agents de sécurité.
Malaise

Sur les réseaux sociaux, une consternation diffuse, que remplace de plus en plus une résignation ironique, a accueilli cette quasi-unanimité attendue. De rares dissidents, comme le militant Hu Jia, que la police politique a emmené faire du tourisme en province le temps de la session parlementaire, s’aventurent à des actes de bravoure : sur Twitter, l’ancien prisonnier politique s’est montré, dimanche, sur un chemin de campagne, brandissant une feuille de papier sur laquelle est écrit : « Je suis contre ».

La rapidité du processus, entre l’annonce des amendements le 25 février et leur..

 

Autres actualités

13 - Décembre - 2018

Vingt ans après, l’assassinat impuni de Norbert Zongo hante toujours le Burkina

Dans les rues de Ouagadougou, au Burkina Faso, un visage, moustachu et grave, s’affiche sur les murs de la ville. En dessous, la même injonction se répète en un coup de...

13 - Décembre - 2018

En Argentine, une crise anecdotique aux yeux des Vénézuéliens en exil

Une crise ? Quelle crise ? Francisco Paredes et Andres Kuryga échangent un sourire furtif. « Ici, quand tu vas au supermarché, les rayons sont remplis, souligne le premier. Et...

12 - Décembre - 2018

A la COP24, le Brésil s’inquiète du nouveau gouvernement de Bolsonaro

Au pavillon brésilien de la conférence mondiale sur le climat (COP24), qui se tient à Katowice (Pologne) jusqu’au 14 décembre, l’ambiance est...

12 - Décembre - 2018

En RDC, les enfants représentent plus d’un tiers des cas d’Ebola

Les enfants représentent plus d’un tiers des cas d’Ebola dans l’épidémie frappant l’est de la République démocratique du Congo (RDC)...

11 - Décembre - 2018

« Gilets jaunes » : les choix de Macron inquiètent Berlin et Bruxelles

Il n’est pas sûr qu’Emmanuel Macron ait réussi à rassurer les « gilets jaunes ». Il est certain, en revanche, qu’il aura inquiété...