En Côte d’Ivoire, la grogne des militaires s’étend à d’autres corps de sécurité

19 - Janvier - 2017

En Côte d’Ivoire, la grogne des militaires s’étend à d’autres corps de sécurité

La prime accordée à certains mutins à la mi-janvier par le gouvernement ivoirien a entraîné les revendications des gendarmes qui s’estiment aussi lésés.

Les tensions persistent en Côte d’Ivoire. Mercredi 18 janvier, des tirs ont encore été entendus dans différentes villes du pays. A Abidjan, au niveau du port autonome, fermé une partie de la matinée, et également à Bouaké, épicentre de la mutinerie initiée le 5 janvier par des militaires.
Cette fois, ce sont les gendarmes, rejoints par d’autres soldats et des gardes pénitentiaires, qui réclament une prime et une amélioration de leurs conditions de travail. Selon un journaliste de l’agence de presse Reuters à Abidjan, les gendarmes sont ensuite sortis de la zone portuaire et ont bloqué un grand axe dans le quartier de Treichville, interrompant la circulation et incitant des habitants à se réfugier chez eux.
Revendications en chaîne
Ce nouveau mouvement d’humeur fait suite au premier paiement, mardi 17 janvier, aux 8 500 mutins, anciens rebelles des Forces nouvelles qui avaient soutenu l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara, intégrés dans l’armée et qui avaient protesté au début du mois. Dans une allocution face à la presse, mercredi, le porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné a précisé que ces soldats « avaient été désignés pour participer à des opérations de sécurisation du processus de sortie de crise, de 2007 à 2011. Les dispositions de l’accord politique de Ouagadougou prévoyaient à l’époque leur prise en charge par le budget de l’Etat. Durant cette période ces soldats n’ont perçu ni prime ni salaire. » Le gouvernement a donc accepté de céder à cette première salve de revendication concernant le paiement d’arriérés de primes et de salaires. Mais les 12 millions de francs CFA (18 000 euros) promis – dont 5 millions de francs CFA seront payés avant le 5 février – ont ouvert d’autres appétits. L’armée ivoirienne compte 22 000 hommes et la gendarmerie, 15 000. « Tous les corps “habillés” [militaires et gendarmes] ont participé à la guerre [dix années d’instabilité], donc s’il doit y avoir une prime, elle doit être pour tout le monde », assure un gendarme à l’AFP.

Autres actualités

05 - Avril - 2019

Rwanda : la bataille des archives entre historiens et militaires français

C’est l’histoire d’une double trahison et, peut-être, d’un rendez-vous manqué avec l’histoire. Tout commence il y a un an, lorsque, après la...

05 - Avril - 2019

Afrique du Sud : 50 ans après, des pendus de l’apartheid reposent enfin en paix

Pulane Koboekae, 66 ans, regarde fixement les sept cordes de pendus placées au-dessus de la trappe de la prison centrale de Pretoria : son frère Richard Motsoahae, 23 ans, a...

04 - Avril - 2019

Le patron de l’ONU en Libye pour « soutenir le processus politique »

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est rendu mercredi 3 avril dans la capitale libyenne pour sa première visite dans ce pays depuis sa...

04 - Avril - 2019

Abdelaziz Bouteflika : des amis, une fratrie et des relents de corruption

A son arrivée à la tête de l’Etat, en 1999, Abdelaziz Bouteflika a une connaissance très limitée du personnel du système algérien, dont il a...

03 - Avril - 2019

La FAO veut construire « un million de citernes » de stockage d’eau au Sahel

ne vaste opération pour construire des « citernes » destinées au stockage de l’eau dans les régions arides du Sahel a été lancée par...