En Egypte, les défenseurs des droits humains attendent une inflexion de la politique française

26 - Janvier - 2019

Une inflexion est attendue sur la question des droits de l’homme lors de la première visite officielle du président français, Emmanuel Macron, en Egypte, du 27 au 29 janvier.
« Des cas individuels et des dossiers systémiques »

Le chef de l’Etat, critiqué par les ONG dans son refus de « donner des leçons » à son homologue égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, lors de sa visite à Paris en octobre 2017, « évoquera des cas individuels et des dossiers systémiques », assure-t-on à l’Elysée.

« La France est préoccupée de la manière dont les libertés fondamentales ne sont pas respectées en Egypte », ajoute-t-on.

Le constat dressé par les organisations de défense des droits de l’homme, reçues le 23 janvier à l’Elysée, est sans appel. Alors que l’Egypte connaît depuis l’arrivée de M. Sissi au pouvoir, en 2014, la « pire crise des droits humains de l’époque récente », avec une répression tous azimuts contre les opposants islamistes, de gauche et laïques, marquée par les disparitions forcées et la torture, la situation s’est encore détériorée au cours des douze derniers mois.
Rafles et surveillance des réseaux sociaux

« Les rafles de défenseurs des droits humains, les lois sur la cybercriminalité [qui permettent aux autorités de surveiller les réseaux sociaux et de bloquer les comptes qui diffusent, à leurs yeux, de “fausses informations”], la fermeture accrue de l’espace accordé aux médias et aux journalistes sont autant d’exemples d’une aggravation très claire », pointe Leslie Piquemal, du Cairo Institute for Human Rights Studies.

«[En 2018], la répression s’est accentuée, surtout contre l’opposition laïque et les candidats déclarés à la présidentielle.» Mohamed Lotfy

« Il y avait un espoir fin 2017 d’une petite ouverture avant la présidentielle [de mars 2018], d’un assouplissement de la répression et d’un espace pour l’opposition politique. Ça n’a pas eu lieu : la répression s’est accentuée, surtout contre l’opposition laïque et les candidats déclarés à la présidentielle », déplore Mohamed Lotfy, directeur de l’Egyptian Commission for Rights and Freedoms et lauréat 2018 du prix franco-allemand des droits de l’homme et de l’Etat de droit.

Autres actualités

10 - Avril - 2020

Irak : Mustafa Al-Kadhimi, homme de consensus, chargé de former un gouvernement

L’Irak s’est-il trouvé un premier ministre en la personne de Mustafa Al-Kadhimi ? A 53 ans, le chef du renseignement est le troisième candidat à tenter de former...

09 - Avril - 2020

Coronavirus : aux Etats-Unis, les Asiatiques, victimes de discrimination, contre-attaquent

Le chroniqueur Jeff Yang faisait la queue pour entrer dans un magasin de son quartier de Los Angeles le 23 mars quand il a été pris à partie par une cliente qui finissait ses...

09 - Avril - 2020

Coronavirus : aux Etats-Unis, le lourd tribut des Afro-Américains

Les chiffres sont encore partiels, mais ils ne laissent guère de place au doute. Partout aux Etats-Unis où elle est connue, la proportion des Afro-Américains emportés...

08 - Avril - 2020

Coronavirus : une « enquête disciplinaire » ouverte contre un opposant à Xi Jinping

La nouvelle est tombée, mardi 7 avril, quelques heures avant le déconfinement de Wuhan : Ren Zhiqiang, l’un des derniers membres de l’élite chinoise à oser...

08 - Avril - 2020

Coronavirus : « La Chine a une responsabilité dans cette épidémie transmise par un animal sauvage interdit de commerce »

L’épidémie de Covid-19 est partie de Chine, d’où le virus est passé à l’être humain par le biais d’animaux sauvages, dont,...