En Espagne, le sentiment d’impunité des « narcos »

23 - Août - 2018

A la frontière avec Gibraltar, les trafiquants de haschisch, mieux équipés et plus nombreux que les agents de la garde civile, œuvrent en plein jour.

 

Enveloppés par la brume matinale, une vingtaine de trafiquants de drogue déchargent sur le sable une cargaison de haschisch sur la plage du Tonelero, ce mardi d’août. Elle vient d’arriver du Maroc à bord d’une embarcation semi-rigide, et ultrarapide. Ils la transportent sans traîner vers trois 4 x 4 stationnés à quelques mètres de là, sous l’œil presque blasé des rares promeneurs matinaux. Il est 7 heures. De là, les colis partent vers une « garderie », nom donné aux entrepôts où la drogue sera stockée, le temps d’être convoyée vers ses différents destinataires européens.
C’est une scène habituelle à La Linea de la Concepcion, relatée entre deux faits divers sur la chaîne locale Canalsur. Les bornes de ciment installées en décembre 2017 sur le sable pour empêcher les véhicules d’aller chercher la drogue au bord de l’eau n’ont pas suffi pour arrêter les va-et-vient des trafiquants.
Les « narcos » espagnols ont fait de cette ville, située à la frontière avec Gibraltar, leur territoire. Au grand dam des institutions, de la police et de la garde civile, mais pas toujours de la population, qui les excuse en rappelant les chiffres du chômage sur cette commune andalouse – près de 35 % des actifs et 70 % chez les jeunes.

Depuis des mois, l’Espagne fait face au sentiment d’impunité des trafiquants de drogue et à leur radicalisation. Fini le temps où les membres des clans familiaux, héritiers des premiers contrebandiers de tabac entre l’Espagne et Gibraltar, attendaient que la nuit tombe pour agir, transportaient la marchandise dans les cales de bateaux de pêche et la jetaient par-dessus bord lorsqu’ils apercevaient la police.
« Ça va devenir Medellin »
A présent, les « narcos » du Campo de Gibraltar, la région formée des sept communes qui bordent la baie d’Algésiras, affrontent les agents et les narguent en plein jour avec davantage de moyens et d’effectifs qu’eux. En 2017, 70 % du haschisch saisi en Europe l’a été en Espagne,...

Autres actualités

07 - Mai - 2020

En Afrique du Sud, l’ancien président Zuma affirme que l’un de ses fils a été empoisonné

L’ancien président sud-africain Jacob Zuma a affirmé que son fils décédé en 2018 avait été empoisonné par des individus qui...

06 - Mai - 2020

Podcast. La Chine va-t-elle dominer le monde d’après ?

Depuis le début de la crise de coronavirus, la Chine occupe une place bien particulière. Après le départ de l’épidémie à Wuhan dans la...

06 - Mai - 2020

Le Soudan se dirige vers une pénalisation de l’excision

Au Soudan, l’excision est en passe d’être punie par la loi : un amendement au code pénal, qui rend leurs auteurs passibles de trois ans d’emprisonnement et...

05 - Mai - 2020

La justice allemande demande à la BCE de justifier son programme anticrise

La Cour constitutionnelle allemande a exigé, mardi 5 mai, que la Banque centrale européenne (BCE) justifie la conformité de ses rachats de dette publique à son mandat,...

05 - Mai - 2020

A New Delhi, un début de déconfinement dans la confusion

La vie a repris dans New Delhi, lundi 4 mai. La capitale indienne, qui entre dans sa troisième phase de confinement, avait plutôt des airs de liberté, avec des embouteillages...