En Inde, Dassault voit s’éloigner tout espoir de nouvelle commande de Rafale

20 - Mai - 2020

L’épidémie de Covid-19 fait une victime inattendue en Inde : le groupe Dassault Aviation. Celui-ci est en train de voir s’envoler ses espoirs de fournir une bonne centaine de Rafale supplémentaires au géant d’Asie du Sud. Le constructeur aéronautique français, qui a reçu commande de 36 exemplaires biplaces de cet avion de combat pour 8 milliards d’euros en septembre 2016, vient d’apprendre de la bouche du nouveau chef d’état-major des armées indiennes que l’appel d’offres international lancé en avril 2018 pour l’achat de 114 autres appareils était en passe d’être annulé. C’est un marché évalué à 1 000 milliards de roupies (12,2 milliards d’euros) qui va vraisemblablement s’évaporer.

« L’Indian Air Force est en train de se réorienter vers des avions de combat légers » produits dans le sous-continent, a déclaré le général Bipin Rawat à l’agence Bloomberg, jeudi 14 mai. En l’occurrence, des Tejas LCA (Light Combat Aircraft). C’est une énorme déconvenue pour l’avionneur français, à qui l’Inde devait initialement acheter 126 Rafale, et non pas 36. Les quatre premières livraisons devaient d’ailleurs avoir lieu ce mois-ci, mais la crise sanitaire mondiale en cours l’a contraint à les reporter à juillet. D’autres constructeurs en sont pour leurs frais, qui entendaient eux aussi remettre une offre pour les 114 nouveaux avions. Parmi eux, les américains Lockheed Martin et Boeing, le suédois Saab et le russe Soukhoï.
Le Tejas, avion « made in India »

Confrontée à un ralentissement économique historique en 2019, avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) à moins de 5 % – alors qu’elle approchait 9 % il y a un peu plus de deux ans –, l’économie indienne prend de plein fouet les effets de l’épidémie liée au coronavirus et risque désormais de tomber en récession. Dans ces conditions, Delhi n’a plus les moyens de s’équiper auprès de fournisseurs étrangers, a fait comprendre dès la fin du mois d’avril le premier ministre, Narendra Modi, en affirmant que le pays ne se relèverait qu’en produisant « local ».

D’après Uday Bhaskar, directeur de la Society for Policy Studies à Delhi, la prise de position du général Rawat « laisse à tout le moins perplexe », compte tenu des risques extérieurs auxquels l’Inde est exposée. Le budget de la défense devrait être amputé, en 2020, entre 4,8 milliards et 9,7 milliards d’euros, explique cet expert dans l’Hindustan Times daté du 20 mai, alors que des incidents frontaliers continuent de se produire, en pleine pandémie, avec le Pakistan au Cachemire et avec la Chine au Ladakh, dans l’Himalaya.

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