En Iran, la décision de Trump sur l’accord nucléaire provoque le désarroi

09 - Mai - 2018

La République islamique d’Iran manque d’options face au retrait américain, et n’a pas d’illusion sur la capacité des Européens à sauver l’accord. Et les difficultés économiques pourraient s’aggraver

L’Europe, étroite planche de salut. Les élites iraniennes qui défendent jusqu’ici l’accord sur le nucléaire et une forme d’apaisement avec l’Occident ont mal masqué, mardi 8 mai, leur désarroi après l’annonce par le président américain, Donald Trump, du retrait des Etats-Unis.
Le coup est dur, injuste, répète-t-on à Téhéran, puisque le pays respecte ses obligations, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Mais l’Iran, englué dans la crise économique et dans des luttes politiques toxiques, manque cruellement d’options pour réagir, sauf à violer à son tour l’accord, ce qui n’est pas encore à l’ordre du jour. Reste donc à compter sur les autres signataires : la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Russie et la Chine, sans grande illusion.
Dans un discours retransmis en direct à la télévision d’Etat – contrairement à celui de M. Trump –, le président Hassan Rohani est apparu déjà démonétisé, creux, aux côtés des principaux membres de son gouvernement qui se balançaient sur leurs pieds en rang, gênés.
M. Rohani a annoncé que le pays ne relancerait pas immédiatement l’enrichissement de l’uranium et mènerait des consultations durant « une courte période de quelques semaines » avec les autres signataires. « Et si l’accord n’est finalement qu’une feuille de papier, alors notre prochain mouvement sera clair », a-t-il dit. La parenthèse d’ouverture prendrait fin. M. Rohani a joué sa vie politique sur elle face à ses rivaux conservateurs, qui se nourrissent de l’opposition à l’ennemi américain.
Risque d’une escalade militaire
Des figures d’ordinaire critiques de l’accord se sont alignées sur cette voie médiane : la République islamique serre les rangs face au danger. Cependant, l’appareil iranien se fait de longue date peu d’illusions sur la capacité de l’Europe à résister aux pressions américaines sur ses banques et ses entreprises, si celles-ci s’exercent avec suffisamment de force.

Autres actualités

28 - Janvier - 2017

La rivalité Maroc-Algérie au cœur du 28e Sommet de l’Union africaine

Les chefs d’Etat du continent, réunis en Ethiopie les 30 et 31 janvier, doivent notamment se prononcer sur un retour du Maroc dans l’organisation panafricaine Rarement...

28 - Janvier - 2017

Donald Trump amorce un repli américain

La nouvelle administration multiplie les signaux d’un unilatéralisme dépouillé de considérations diplomatiques. Une semaine seulement après avoir...

27 - Janvier - 2017

Le protectionnisme de Trump s’appuie sur une vision dépassée de l’économie

L’affaire n’a pas traîné. A peine investi, Donald Trump a mis en œuvre ses promesses et décidé de placer le protectionnisme au cœur de sa...

27 - Janvier - 2017

Gambie : le président Adama Barrow rentre enfin à Banjul, accueilli par une foule en liesse

Elu le 1er décembre 2016, le nouveau chef de l’Etat est revenu dans son pays, après onze jours d’exil, le temps que l’ex-président Jammeh accepte de quitter...

26 - Janvier - 2017

Trump lance son offensive contre le Mexique et les sans-papiers

Le nouveau président a décidé par décret la construction « immédiate » d’un mur à la frontière mexicaine, et ordonné de...